UN WEEK-END NOIR DANS
Équipés lampes de poche et de vêtements chauds, des milliers de foyers ont affronté le froid et la noirceur
Vingt-quatre heures après la tempête de vents violents qui a frappé le Québec, des milliers de foyers se préparaient, hier, à passer une deuxième soirée dans la noirceur équipés de lampes de poche, de chandelles et de vêtements chauds.
À Saint-augustin-de-desmaures, la famille Latulippe a perdu l’électricité vers 13 h vendredi. Hormis un bref instant d’une vingtaine de minutes où la lumière est revenue, l’aiguille du compteur électrique n’avait toujours pas vacillé depuis ce temps en date d’hier soir.
« On n’a aucune idée du moment où le courant reviendra. On n’a pas pris de chance, on n’a toujours pas ouvert le réfrigérateur pour s’assurer de perdre le moins de nourriture possible », a lancé Jean Latulippe, le père, aux côtés de sa conjointe et de sa fille, emmitouflées dans des couvertures.
Il faut dire qu’avec la température qui chute près du point de congélation la nuit, il commence à faire froid dans la maison en l’absence d’une source de chaleur.
ENTRAIDE
La panne qui touche la famille Latulippe est plutôt ciblée. Si bien que leurs voisins d’en face ont toujours le courant, contrairement à ceux de chaque côté du domicile. Ainsi, pendant le week-end, il n’était pas rare de voir les gens traverser la rue pour demander de l’aide. « On a souvent vu les voisins discuter pour savoir si l’un pouvait faire chauffer quelque chose chez l’autre ou prendre sa douche. C’est plaisant de voir ça », a souligné Mme Lapierre.
Pour l’heure, la famille ne s’en fait pas trop. Cependant, si la panne de courant s’éternise, ils iront passer quelques jours chez les grands-parents à quelques kilomètres de là.
LE MORAL AU RENDEZ-VOUS
Même si cette panne n’est pas sans rappeler la crise du verglas de janvier 1998, le moral est encore bon en Montérégie et au Centre-du-québec. « On a sorti les bottes d’hiver, les tuques et les mitaines. Puis on a fait un tour de voiture avec les bancs chauffants et le chauffage au maximum pour se réchauffer », raconte Sabrina Plourde, 26 ans, de Saint-pie-de-guire, au Centre-du-québec.
Pour sa part, Jacob Dupuis, 9 ans, de La Présentation en Montérégie, vit la panne d’électricité comme une aventure. « On a dormi avec nos lampes de poche ! », dit-il.
Il ne rechignait pas du tout à l’idée de passer encore quelques heures sans électricité, surtout après la soirée magique de vendredi, où des amis de son frère de 12 ans sont venus à la maison. Son père, Jean-françois Dupuis, avait sorti des jeux de société pour l’occasion.
« C’était la fête à mon plus vieux. On a fait ça aux flashlights, à la lampe à l’huile, à jouer aux cartes, avec un souper sur le BBQ », raconte le père du garçon.
- Avec la collaboration de Amélie
St-yves et Magalie Lapointe