Le Journal de Quebec

UNE AFFAIRE DE FAMILLE

- Dave Lévesque Dlevesquej­dm dave.levesque@quebecorme­dia.com

Le hockey est une affaire de famille pour les Richardson. Bruce est l’entraîneur-chef de l’armada de Blainville-boisbriand de la LHJMQ et Blake, 18 ans, joue à l’attaque.

Ça fera bientôt un an que Bruce dirige Blake, qui s’est joint à l’armada pendant la période des Fêtes 2018.

Le lien est très fort entre les deux hommes et va bien au-delà du hockey. Il faut dire que Blake est presque né avec des patins aux pieds.

« Il a grandi dans les chambres de hockey de la Ligue américaine, de la Ligue East Coast et même à Victoriavi­lle quand j’y étais entraîneur », a rappelé Bruce qui est entraîneur depuis neuf ans.

En tant que joueur, Bruce Richardson a roulé sa bosse aux quatre coins du monde. Il a entre autres joué à Hershey, à Winnipeg, à Cincinnati, à Fort Wayne, à Wichita, en Allemagne, en Angleterre et en Écosse.

« On l’a toujours suivi partout, j’ai été en Allemagne, en Angleterre et en Écosse. Ce n’est pas tout le monde qui a la chance d’aller vivre là », soulève Blake.

VITE RÉGLÉ

L’arrivée de Blake chez l’armada n’a pas fait de vagues au sein de la famille pour la bonne raison que ce dossier a été réglé il y a quelques années, et vite.

En effet, Bruce l’a dirigé pendant deux saisons chez les Grenadiers de Châteaugua­y au niveau midget AAA.

« Avant la première saison, on a eu une discussion et c’était clair qu’à l’aréna c’était mon coach et à la maison c’était mon père, s’est rappelé Blake. On n’en a plus jamais reparlé après. Ça n’a rien changé en arrivant junior, ça faisait longtemps que j’avais compris que c’est une business. »

Son père a ajouté qu’il était important pour lui que les choses soient claires.

« Il faut être capable de faire la séparation pour ne pas nuire à la relation père-fils qui est beaucoup plus importante que la relation joueur-entraîneur », insiste le paternel.

« On ne mêle pas les choses à la maison parce que je ne veux pas briser notre relation », dit-il en évoquant un thème qui reviendra quelques fois.

Quand on vous disait que les liens étaient forts.

AUTONOMIE

Comme il a lui-même vécu l’expérience du hockey avec les Faucons de Sherbrooke et les Saguenéens de Chicoutimi, de 1993 à 1998, le père a incité son fils à s’émanciper.

« Il pourrait rester à la maison, on voulait couper les liens et qu’il puisse vivre l’expérience d’aller à l’école avec ses chums, d’être un joueur de hockey. »

Blake habite donc en pension dans les Basses-laurentide­s alors que Bruce rentre à L’île-perrot tous les soirs.

Le fils retourne régulièrem­ent à la maison et y passe l’été, mais on est bien loin de parler continuell­ement de hockey quand les deux hommes sont réunis.

« Quand je vais à la maison, j’oublie que c’est un coach, on parle de tout et de rien comme un père et un fils normaux », précise Blake.

« Je fais en masse de hockey que quand j’arrive à la maison, je veux passer du temps de qualité en famille. J’ai un autre fils de 13 ans qui joue, et ma femme deviendrai­t folle si on ne parlait que de ça », ajoute le paternel.

PRESSION

Bruce Richardson entraîne son fils Blake chez l’Armada

Être le fils de l’entraîneur vient avec son lot de pression, mais elle est inévitable selon Bruce.

« Il va toujours y avoir de la pression, les gens vont toujours chialer, c’est normal et on vit bien avec ça, insiste Bruce. Ce qui est important c’est ce que l’organisati­on pense, ce que e ses coéquipier­s pensent.

« Il n’y en a pas de bibittes, il a fait sa place, c’est un bon joueur de hockey et si ça devenait un problème, ça serait sa carrière avant ma carrière, ça c’est certain. »

Comme l’objectif du fils est le même que celui qu’a eu le père, c’est-à-dire devenir joueur profession­nel, Blake a vite été capable de s’isoler face à cette pression.

« Je suis né dans le hockey, j’ai été avec lui toute ma vie et j’ai vu comment ça marchait dans les rangs profession­nels. »

« Je lui lève mon chapeau, lance le père admiratif. Il est capable d’être performant malgré le contexte, je ne lui connaissai­s pas ce trait de caractère. Rien ne l’affecte, il a une bonne carapace. »

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PHOTO CHANTAL POIRIER À la barre de l’armada de Blainville-boisbriand, Bruce Richardson n’accorde aucun traitement de faveur à son fils Blake.

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