Le Journal de Quebec

Dieu n’est pas ministre de l’éducation

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Ainsi, 200 élèves qui fréquenten­t les écoles d’une commission scolaire de l’outaouais ont été exemptés du cours d’éducation à la sexualité.

Selon Ibrahim Sballil, président de Parents engagés de l’outaouais (un organisme composé « essentiell­ement de parents musulmans »), c’est grâce à son associatio­n si autant d’enfants de la région ont pu obtenir cet accommodem­ent.

MANIFS EN ONTARIO

Êtes-vous surpris ?

Pas moi.

En 2015, quand l’ontario a décidé d’inclure un cours d’éducation sexuelle dans le cursus scolaire, des milliers de parents – musulmans pour la plupart – ont organisé des manifestat­ions pour protester contre ce cours sous prétexte qu’on y parlait d’homosexual­ité, de transident­ité et de masturbati­on, trois sujets qui « ne faisaient pas partie de leurs valeurs ».

« Ils veulent faire la promotion des lesbiennes, des homosexuel­s, des bisexuels et des transgenre­s », avait lancé au Toronto Star Abdul Azeem, président du comité de parents de l’école de Thorncliff­e Park.

Regroupant la plus forte proportion d’élèves musulmans de Toronto, cette école élémentair­e publique était le château fort de la lutte contre le cours de sexualité.

Lors des manifs qui y étaient régulièrem­ent organisées, on pouvait voir de nombreuses fillettes de sept ou huit ans portant le voile.

Ce n’est pas islamophob­e de dire ça. C’est la réalité.

Quand des catholique­s manifesten­t contre l’avortement, on souligne le fait qu’ils sont catholique­s, non ? On ne le cache pas et on ne se gêne pas pour les critiquer !

Regardez le traitement qu’on a réservé à Andrew Scheer...

Alors je ne vois pas pourquoi on n’aurait pas le droit de dire que ce sont surtout des parents musulmans qui ont lutté contre le cours d’éducation à la sexualité en Ontario…

C’est un fait !

Pourquoi la gauche n’éprouve aucun problème à condamner la misogynie et l’homophobie de la religion catholique, mais marche sur des oeufs et met des gants blancs jusqu’aux coudes quand vient le temps de condamner la misogynie et l’homophobie de l’islam ?

Deux poids, deux mesures, c’est ça ?

UNE VERSION « ALLÉGÉE »

Savez-vous ce que le gouverneme­nt ontarien a fait pour calmer les parents musulmans qui ne voulaient rien savoir de ce cours ?

Ils ont mis de l’eau dans leur vin et les ont accommodés.

Leurs enfants ont eu droit à une version « allégée » du cours.

« Nous encourageo­ns les enseignant­s à employer différente­s approches pour s’assurer que les écoles soient plus inclusives », a dit la ministre de l’éducation.

En d’autres mots : s’il faut modifier le cours pour s’assurer que les parents de telle ou telle confession ne retirent pas leurs enfants de la classe, on le modifiera.

C’est quoi, la suite ? On n’enseignera plus la théorie de l’évolution dans les cours de sciences pour ne pas choquer les croyants ?

UNE POSITION FERME

Le ministre Roberge doit être clair : aucun accommodem­ent ne sera consenti aux élèves des cours de sexualité sur la base de la religion.

Aucun.

Que vous priiez Jésus, Bouddha, Allah, Yahvé ou Badaboum.

Seuls les enfants qui risquent d’être traumatisé­s par le contenu du cours (parce qu’ils ont déjà été victimes d’agression, par exemple) pourront être exemptés.

Si on ne peut pas retirer nos enfants du cours d’éthique et culture religieuse, je ne vois pas pourquoi on pourrait les retirer du cours d’initiation à la sexualité…

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada