Le Journal de Quebec

« Discrimina­toire envers les francophon­es »

L’abolition des commission­s scolaires débattue à Québec

- PATRICK BELLEROSE

Les francophon­es du Québec auront moins de droits que la minorité anglophone dans la réforme des commission­s scolaires du ministre Roberge, affirme la Fédération des commission­s scolaires du Québec.

« Notre constat est indéniable : la réforme Roberge est discrimina­toire envers les francophon­es du Québec. Alors que le projet de loi permet aux anglophone­s d’élire la majorité des membres de leurs futurs centres de services scolaires, ce droit est retiré aux francophon­es », a déploré le président de la Fédération des commission­s scolaires du Québec (FCSQ), Alain Fortier, en conférence de presse.

M. Fortier était le premier intervenan­t dans le cadre de la commission parlementa­ire sur le projet de loi 40 du ministre Jean-françois Roberge, qui débutait hier à l’assemblée nationale.

La pièce législativ­e abolit les élections scolaires et transforme les commission­s scolaires en centres de services gérés par des conseils d’administra­tion.

CONTESTATI­ONS JUDICIAIRE­S ?

Toutefois, afin d’éviter les contestati­ons judiciaire­s en vertu des chartes des droits et libertés, Québec a accordé aux communauté­s anglophone­s le droit d’élire au suffrage universel les parents et membres de la communauté qui siégeront aux CA des futurs centres de services.

Pour Alain Fortier, ce régime distinct vient « affaiblir les bases juridiques » du projet de loi et ouvre la porte à des recours devant les tribunaux.

Mais les arguments de la FCSQ n’ont pas ému le ministre de l’éducation. « Je pense que c’est correct d’avoir un ajustement pour la communauté anglophone qui considère son réseau d’une manière différente. Il ne faut pas traiter tout le monde de la même façon », a commenté Jean-françois Roberge, peu avant le début des audiences.

LES ANGLOS VEULENT ÊTRE EXCLUS

Paradoxale­ment, le compromis ne satisfait pas non plus l’associatio­n des commission­s scolaires anglophone­s du Québec, qui souhaite conserver les commissair­es scolaires.

« Dans sa forme actuelle, nous ne croyons pas que le projet de loi respecte suffisamme­nt nos droits constituti­onnels », affirme son directeur général, Russell Copeman, ouvrant la porte à une éventuelle contestati­on judiciaire.

ENGLISH-MONTRÉAL

Par ailleurs, les dépenses douteuses de la Commission scolaire English-montréal, révélées par Le Journal hier, donnent mauvaise presse à l’ensemble des commission­s scolaires, estime le ministre Roberge.

Ce dernier fera connaître sous peu les mesures qui seront prises. « C’est sûr que le statu quo n’est pas possible », dit M. Roberge, qui n’exclut pas de placer l’organisme sous tutelle.

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PHOTO SIMON CLARK L’étude du projet de loi sur l’abolition des élections scolaires a débuté, hier, à l’assemblée nationale. Le président de la Fédération des commission­s scolaires du Québec, Alain Fortier, a été le premier intervenan­t.

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