Le Journal de Quebec

La députée aux longues jambes

- DENISE BOMBARDIER Journalist­e, écrivaine et auteure

Elle a choisi l’halloween pour sévir. Car l’iconoclast­e attitrée de Québec solidaire joue à la sorcière au coeur même de l’assemblée nationale.

Catherine Dorion devait piaffer d’impatience depuis quelque temps, car les médias ne s’occupaient plus d’elle. Elle s’est donc « déguisée » en bourgeoise de la ville de Québec – ce qu’elle est de naissance. À l’insu du président de l’assemblée nationale, elle a squatté le Salon rouge le temps de prendre une photo.

Et quelle photo ! Assise sur le bureau qu’encadrent les drapeaux du Québec et du Canada, elle offre son corps à l’admiration des hommes qui adorent les jupes à ras le c... Détail. C’est sur ce bureau que les députés signent les documents de leur assermenta­tion. Symbolique, on en conviendra.

Mademoisel­le Dorion, l’égérie sulfureuse de la gauche déjantée et féministe, n’hésite guère à jouer une fille de joie, collier de perles et talons aiguilles en sus, ce qui, paraît-il, exciterait les mâles.

BIENSÉANCE

Plutôt que de travailler sur ses dossiers, la députée consacre une partie de son énergie à attirer l’attention en brisant les règles de la bienséance ou ce qu’il en reste dans notre monde de relâchemen­t général.

Le président de l’assemblée nationale, responsabl­e de gérer le parlement, est dans l’eau bouillante. Et la majorité des élus semble tétanisée. Personne n’ose critiquer la dame de peur sans doute de passer pour des pudibonds ou des bégueules.

QS parle d’une photo « ironique », qui serait une référence aux contempteu­rs de la députée qui estiment qu’elle n’a pas de classe. Mais le silence est lourd sur le fait qu’elle expose son fond de culotte.

Cette députée, qui éclabousse à travers ses tenues les lieux mêmes où se vit la démocratie au quotidien, est indigne de la fonction qu’elle occupe, et envers les citoyens du Québec.

PYROMANE

Le parlement doit cesser d’être un terrain de jeu pour celle qui se croit au-dessus des convenance­s, des codes et des règlements. Par ses tenues, ses propos sur les réseaux sociaux et sa déterminat­ion à casser le système, elle se comporte en pyromane.

Mais avant tout, elle impose une image d’elle-même qui déteint sur son parti. Car il est impossible de penser que ses collègues de Québec solidaire apprécient tous cette manière à la Trump, à vrai dire, de faire de la politique.

Qui eût cru qu’un jour un membre de l’assemblée nationale entacherai­t de la sorte la vie politique ? Qu’aurait fait le président François Paradis si un député homme, sans sa permission, s’était fait prendre une photo dans une position sexuelleme­nt ambiguë avec un sourire carnassier aux lèvres pour faire une blague ?

Le malaise créé par l’incident en dit long aussi sur notre tabou à juger des comporteme­nts déviants. Encore une fois, on passera l’éponge en disant, « Elle est jeune et fantasque ». Or, Catherine Dorion n’est pas jeune, et en cherchant à ce point l’attention elle prouve que son engagement politique est surtout au service de sa personne.

D’où la conclusion qu’elle doit avoir un faible pour Justin Trudeau.

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Mademoisel­le Dorion est une pyromane

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