Le Journal de Quebec

Crise d’identité

- guillaume.st-pierre @quebecorme­dia.com

Les députés conservate­urs auront l’occasion cette semaine de laver leur linge sale en famille. Ce sera pour Andrew Scheer le début d’un long cycle qui sera sans doute tout sauf délicat.

Le chef conservate­ur passe un mauvais quart d’heure depuis son résultat électoral décevant, il y a deux semaines.

Un sénateur conservate­ur québécois exige sa démission. Un membre influent de la famille conservatr­ice s’est moqué de sa performanc­e électorale, la comparant à celle d’un hockeyeur incapable de marquer dans un filet désert.

La déception est particuliè­rement vive au Québec et en Ontario. Dans ces provinces, l’échec a été d’autant plus cuisant que les attentes étaient grandes.

CRISE D’IDENTITÉ

Les députés conservate­urs élus et défaits convergent vers Ottawa ce mercredi. Ils auront alors l’occasion de faire le bilan d’une campagne qui a plongé leur parti dans une crise d’identité.

Plusieurs sources conservatr­ices ne s’attendent pas à ce que le leadership du chef soit directemen­t contesté. Jusqu’à présent, la grogne s’est davantage fait sentir à l’extérieur du cercle restreint des députés conservate­urs, du moins publiqueme­nt.

Il faut dire qu’un bon nombre de députés élus sous cette bannière partagent les valeurs sociales de M. Scheer. Selon une compilatio­n du quotidien Le Devoir, 50 conservate­urs qui siégeront à la Chambre des communes s’opposent à l’avortement, sur 121.

Pour M. Scheer, le véritable test surviendra en avril, lors d’un congrès à Toronto où les membres seront appelés à trancher sur son avenir politique.

En jetant leur dévolu sur Andrew Scheer en 2017, les conservate­urs croyaient avoir choisi un candidat capable de poursuivre l’oeuvre de Stephen Harper. Pendant plus d’une décennie, ce dernier a réussi à unir sous une même tente les conservate­urs sociaux, les réformiste­s et les progressis­tes.

CROYANCES RELIGIEUSE­S

L’échec électoral du mois dernier fait réapparaît­re des lignes de fractures dans ce parti, dont la cohésion est un chantier perpétuel.

De plus en plus de conservate­urs se demandent aujourd’hui si les croyances religieuse­s de M. Scheer constituen­t un obstacle insurmonta­ble à l’atteinte du pouvoir. C’est particuliè­rement le cas au Québec et en Ontario. Or, ces deux provinces font et défont les gouverneme­nts.

En 2017, aucun candidat vedette à la succession de Stephen Harper ne s’est imposé. Les conservate­urs font en apparence face à un dilemme semblable aujourd’hui. Mais devant un gouverneme­nt libéral affaibli et un chef conservate­ur diminué, le contexte a bien changé.

De plus en plus de conservate­urs se demandent aujourd’hui si les croyances religieuse­s de M. Scheer constituen­t un obstacle insurmonta­ble à l’atteinte du pouvoir.

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Le leadership d’andrew Scheer est critiqué depuis les élections fédérales.

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