Le Journal de Quebec

Keith Kinkaid en danger

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Le Canadien peut dire mission accomplie pour ses deux victoires en trois matchs dans l’ouest américain, mais ce voyage a mis en lumière les deux principale­s faiblesses de l’équipe, la brigade défensive et le gardien auxiliaire Keith Kinkaid.

Il faut d’abord rendre crédit à la troupe à Claude Julien. Je ne croyais pas en leurs chances de gagner à Las Vegas avec Kinkaid devant le filet, mais les joueurs du Canadien ont démontré beaucoup de caractère en revenant de l’arrière pour remporter ce match en prolongati­on contre l’excellent gardien Marc-andré Fleury.

Le Tricolore ne lâche jamais et c’est tout à son honneur. C’est encore plus difficile de combler un retard à l’étranger avec un second gardien chancelant comme Kinkaid. Il a gagné, mais son jeu n’a rien de rassurant depuis le début de la saison.

Contre les Golden Knights, il a été faible sur deux ou trois buts. Les sorties de zone sont drôlement plus compliquée­s lorsque c’est lui qui est devant le filet plutôt que Carey Price, un maître dans l’art de manier la rondelle.

J’estimais en début de saison que Kinkaid avait cinq ou six matchs pour faire ses preuves et il en a déjà trois derrière la cravate. Il a accordé 17 buts. D’accord, il a amassé trois points, mais c’est évident que son niveau technique est loin de celui de Price.

Il peut probableme­nt mieux jouer, mais à quel point ?

Le problème, c’est que le Canadien est hors du portrait des séries et ne peut se permettre d’échapper des points. On ne veut pas revivre ce qu’on a vécu l’an dernier avec Antti Niemi et mine de rien, Price s’en va vers une autre saison de 65 matchs, peut-être même davantage.

MOIS DÉCISIF

Price a joué dans 11 matchs sur 14 et on peut imaginer qu’il va jouer les quatre prochains. Le Canadien sera toutefois confronté à deux séquences de deux matchs en deux soirs les 15 et 16 novembre ainsi que les 19 et 20 novembre. On verra Kinkaid au moins une fois dans cette période.

L’américain de 30 ans n’a plus le choix et il ne lui reste qu’une douzaine de jours pour s’ajuster. Il doit revenir avec une grosse performanc­e, sinon ça risque d’être déjà la fin pour lui à Montréal. Le jeu semble de dérouler un peu trop vite pour lui et le niveau de la ligue progresse de semaine en semaine.

Je ne lui jette pas tout le blâme, cependant. On en demande beaucoup aux gardiens du Canadien et leur défensive les expose. Le fait que le Canadien marque presque autant de buts que la talentueus­e attaque des Maple Leafs de Toronto indique que les joueurs trichent en attaque, quitte à accorder plus de surnombres.

Si Price peut négocier avec ce style de hockey, c’est moins sûr dans le cas de Kinkaid. De toute façon, il faudra trouver un moyen de réduire les chances de marquer, car même si Price fait du bon travail, il faut lui donner plus de soutien.

Il faudra trouver un moyen de réduire les chances de marquer

SEPTIÈME AUXILIAIRE EN CINQ ANS

Kinkaid est le septième gardien auxiliaire à Price dans les cinq dernières saisons après les Mike Condon, Dustin Tokarski, Al Montoya, Ben Scrivens, Charlie Lindgren et Niemi. De toute évidence, la mentalité à Montréal est de se fier à Price, mais ça prend un auxiliaire fiable.

À mon avis, Kinkaid joue sa carrière à Montréal ce mois-ci. Autant j’aimerais voir l’excellent espoir Cayden Primeau jouer une saison complète avec le Rocket de Laval, autant j’ai l’impression qu’il jouera son premier match avec le Canadien en décembre.

Ce n’est pas l’idéal, mais ça sera peut-être nécessaire. Le classement est trop serré.

– Propos recueillis par Gilles Moffet

 ??  ?? Le jeu du gardien auxiliaire Keith Kinkaid, depuis le début de la saison n’a rien de rassurant. PHOTO MARTIN CHEVALIER
Le jeu du gardien auxiliaire Keith Kinkaid, depuis le début de la saison n’a rien de rassurant. PHOTO MARTIN CHEVALIER

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