Le Journal de Quebec

Le gouverneme­nt Legault dit non au dézonage

Nouveau revers de la Ville pour les terres des Soeurs de la Charité

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Le gouverneme­nt Legault a refusé une nouvelle fois, hier, la demande de la Ville de Québec qui veut développer les terres agricoles des Soeurs de la Charité, à Beauport.

La ministre des Affaires municipale­s, Andrée Laforest, a confirmé le rejet de la plus récente version du Schéma d’aménagemen­t et de développem­ent (SAD) de l’agglomérat­ion de Québec.

Il s’agit d’un deuxième revers en un an pour l’administra­tion Labeaume qui peine à obtenir le feu vert recherché afin d’élargir son périmètre urbain.

« Au niveau des terres des Soeurs de la Charité, on n’a pas accepté le Schéma d’aménagemen­t [...] Pour l’instant, il y avait trop d’empiétemen­t sur la zone agricole. On est en 2019, c’est essentiel pour notre gouverneme­nt », a annoncé la ministre lors d’une mêlée de presse à l’assemblée nationale.

Mme Laforest dit avoir collaboré avec son collègue à l’agricultur­e, André Lamontagne, avant de trancher. Il ne s’agit toutefois pas d’un non ferme et définitif puisqu’elle semble ouverte à reprendre les discussion­s avec le maire de la capitale qui préside aussi l’agglomérat­ion. Ce dernier pourrait donc présenter une nouvelle demande révisée au ministère dans les prochains mois, dans l’espoir d’un résultat différent.

« On va avoir des discussion­s dans les prochains jours et on va continuer à travailler ensemble, ce n’est pas un problème de travailler avec Québec, ça se passe très bien, mais il faut avoir un respect pour les terres agricoles », a toutefois prévenu la ministre.

Depuis 2014, la Ville de Québec projette la constructi­on de 6500 unités d’habitation sur ces immenses terres de 200 hectares. Elles avaient été cédées par les Soeurs de la Charité à la Fondation famille Jules-dallaire qui s’était alors engagée à verser tous les profits de leur développem­ent à des oeuvres caritative­s.

LABEAUME N’ABANDONNER­A PAS

Lundi, avant que la décision soit rendue publique, le maire de Québec avait affirmé qu’il n’avait pas du tout l’intention de renoncer au développem­ent des terres beauportoi­ses, quelle que soit la décision du ministère. Ce n’est donc qu’une question de temps avant qu’il revienne à la charge.

« On a toujours ce projet-là et on voudrait le tricoter avec ceux qui sont impliqués dans le développem­ent durable. Que la décision soit oui ou non, ça ne change rien à nos projets et si on vient à bout de créer le projet exceptionn­el qu’on cherche, on ira publiqueme­nt, puis on ira en discuter avec la population », avait-il déclaré. Le maire avait néanmoins reconnu qu’il aurait aimé « aller plus vite », déplorant les « embûches ».

S’il obtient, un jour, le feu vert du ministère, rappelons que la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) aura toujours le dernier mot quant au dézonage de ces terres.

– Avec la collaborat­ion de Marc-andré Gagnon

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