Plus de projets et salaires élevés
Le RTC explique aussi le bond de hauts salariés par les heures supplémentaires
La hausse du nombre de hauts salariés au RTC s’explique par la multiplication des projets, l’embauche de plus de cadres et les heures supplémentaires, indique le président de l’organisation.
Rémy Normand souligne que les projets se multiplient au Réseau de transport de la
Capitale (RTC). On doit s’occuper du développement de pôles d’échange, de stations nouveau genre et de parc-o-bus, énumère-t-il. Ainsi, depuis 2014, on a ajouté deux directions pour voir à la bonne marche de ces entreprises, soit la direction des projets et des technologies, et celle des infrastructures.
Le président du RTC réagissait à notre reportage qui dévoilait, hier, que les hauts salariés gagnant plus de 100 000 $ ont pratiquement quadruplé depuis 2014.
HEURES SUPPLÉMENTAIRES
Plusieurs postes sont également vacants, ce qui force les employés à mettre les bouchées doubles. « Cela amène les gens à faire du temps supplémentaire. » Le RTC analyse le tout régulièrement pour maintenir un équilibre dans cet outil de gestion. « On n’en abuse pas », assure-t-il.
Chez les chauffeurs, les heures supplémentaires sont volontaires et surviennent souvent lors des événements ou des périodes particuliers, comme le Festival d’été, la rentrée ou les Fêtes.
L’indexation des revenus explique également la situation, soumet M. Normand. Pour lui, la société de transport a besoin d’employés qui font partie de catégories d’emploi bien rémunérées, comme en ingénierie. «On paie les salaires du marché. »
ENGAGEMENT DE GOSSELIN
Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, estime qu’il faut réévaluer la rémunération des hauts dirigeants du RTC. Pour lui, le ratio d’encadrement à la société de transport est inadéquat. « Un cadre pour 10 employés, c’est trop », martèle-t-il.
S’il est élu maire aux prochaines élections municipales, en 2021, il promet dès son arrivée en poste de confier à une firme indépendante l’analyse des salaires de la direction et du ratio d’encadrement, en comparaison avec le reste du marché. «Ensuite, je prendrai les décisions qui s’imposent. Ce sera un de mes premiers gestes comme maire.»
M. Gosselin souligne qu’il ne blâme pas les chauffeurs qui font des heures supplémentaires. « Dans le contexte de pénurie de main-d’oeuvre, où il y a des besoins, si on parle d’un chauffeur en période des Fêtes qui se rend disponible, je ne peux pas être contre ça. »
Jean Rousseau, de Démocratie Québec, s’étonne pour sa part de la forte hausse entre 2014 et 2018, où les hauts salariés sont passés de 26 à 96.
« C’est vraiment surprenant. Pour une organisation comme le RTC, je ne m’attendais pas à voir autant de gens qui gagnent plus de 100 000 $. Des salaires de 100 000 $, à la Ville, ce n’est pas la norme. Alors que l’article en dénombre un grand nombre : 96 employés sur un bassin d’environ 1500. »
Il souligne que dans l’organisation du RTC, la rémunération représente une part importante des dépenses. « Avec le réseau structurant, on dit que ça va faire décroître le nombre de chauffeurs. Je ne suis pas convaincu de ça parce qu’on va augmenter l’offre de service. »