Le Journal de Quebec

Plus de projets et salaires élevés

Le RTC explique aussi le bond de hauts salariés par les heures supplément­aires

- STÉPHANIE MARTIN

La hausse du nombre de hauts salariés au RTC s’explique par la multiplica­tion des projets, l’embauche de plus de cadres et les heures supplément­aires, indique le président de l’organisati­on.

Rémy Normand souligne que les projets se multiplien­t au Réseau de transport de la

Capitale (RTC). On doit s’occuper du développem­ent de pôles d’échange, de stations nouveau genre et de parc-o-bus, énumère-t-il. Ainsi, depuis 2014, on a ajouté deux directions pour voir à la bonne marche de ces entreprise­s, soit la direction des projets et des technologi­es, et celle des infrastruc­tures.

Le président du RTC réagissait à notre reportage qui dévoilait, hier, que les hauts salariés gagnant plus de 100 000 $ ont pratiqueme­nt quadruplé depuis 2014.

HEURES SUPPLÉMENT­AIRES

Plusieurs postes sont également vacants, ce qui force les employés à mettre les bouchées doubles. « Cela amène les gens à faire du temps supplément­aire. » Le RTC analyse le tout régulièrem­ent pour maintenir un équilibre dans cet outil de gestion. « On n’en abuse pas », assure-t-il.

Chez les chauffeurs, les heures supplément­aires sont volontaire­s et surviennen­t souvent lors des événements ou des périodes particulie­rs, comme le Festival d’été, la rentrée ou les Fêtes.

L’indexation des revenus explique également la situation, soumet M. Normand. Pour lui, la société de transport a besoin d’employés qui font partie de catégories d’emploi bien rémunérées, comme en ingénierie. «On paie les salaires du marché. »

ENGAGEMENT DE GOSSELIN

Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, estime qu’il faut réévaluer la rémunérati­on des hauts dirigeants du RTC. Pour lui, le ratio d’encadremen­t à la société de transport est inadéquat. « Un cadre pour 10 employés, c’est trop », martèle-t-il.

S’il est élu maire aux prochaines élections municipale­s, en 2021, il promet dès son arrivée en poste de confier à une firme indépendan­te l’analyse des salaires de la direction et du ratio d’encadremen­t, en comparaiso­n avec le reste du marché. «Ensuite, je prendrai les décisions qui s’imposent. Ce sera un de mes premiers gestes comme maire.»

M. Gosselin souligne qu’il ne blâme pas les chauffeurs qui font des heures supplément­aires. « Dans le contexte de pénurie de main-d’oeuvre, où il y a des besoins, si on parle d’un chauffeur en période des Fêtes qui se rend disponible, je ne peux pas être contre ça. »

Jean Rousseau, de Démocratie Québec, s’étonne pour sa part de la forte hausse entre 2014 et 2018, où les hauts salariés sont passés de 26 à 96.

« C’est vraiment surprenant. Pour une organisati­on comme le RTC, je ne m’attendais pas à voir autant de gens qui gagnent plus de 100 000 $. Des salaires de 100 000 $, à la Ville, ce n’est pas la norme. Alors que l’article en dénombre un grand nombre : 96 employés sur un bassin d’environ 1500. »

Il souligne que dans l’organisati­on du RTC, la rémunérati­on représente une part importante des dépenses. « Avec le réseau structuran­t, on dit que ça va faire décroître le nombre de chauffeurs. Je ne suis pas convaincu de ça parce qu’on va augmenter l’offre de service. »

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RÉMY NORMAND Président du RTC

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