Le président chilien refuse d’abdiquer
20 personnes sont mortes depuis le début des manifs
SANTIAGO | (AFP) Le président Sebastian Piñera reconnaît qu’il est « responsable d’une partie » des « problèmes » en cette troisième semaine de contestation au Chili, mais exclut de démissionner.
Dix-huit jours après le début d’une fronde sociale inédite qui a fait 20 morts dans ce pays considéré jusqu’à récemment comme un des plus stables d’amérique latine, la mobilisation ne faiblit pas. Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus lundi dans les rues, donnant lieu à de violents affrontements avec les forces de l’ordre.
Hier, quelque 2000 personnes se sont rassemblées sur la Plaza Italia, dans la capitale, selon la municipalité de Santiago, où de légers incidents ont été rapportés.
Cible de nombreuses critiques, le chef de l’état, qui gardait le silence depuis plusieurs jours, a balayé l’éventualité d’une démission, que réclament de nombreux opposants.
« J’irai jusqu’à la fin de mon mandat. J’ai été élu démocratiquement, par une large majorité de Chiliens, j’ai un devoir et un engagement envers mes électeurs et envers tous les Chiliens », a affirmé Sebastian Piñera, interrogé par la BBC.
OUVERT AU DIALOGUE
Après avoir commencé par réprimer la crise sociale, décrétant l’état d’urgence, faisant appel aux militaires et instaurant un couvre-feu, le président s’est dit hier pour la première fois ouvert au dialogue.
« Nous sommes disposés à discuter de tous les sujets, y compris une réforme de la Constitution », a-t-il déclaré après plusieurs jours sans annonces.
Révoltés par les inégalités sociales et une élite politique jugée totalement déconnectée, les manifestants réclament notamment une réforme du système de retraites et une révision de la Constitution, tous deux hérités de la période de la dictature d’augusto Pinochet (1973-1990)