Les machinistes réclament des avions neufs
AGENCE QMI | Ottawa devrait sérieusement envisager d’acheter des appareils neufs plutôt que des avions usagés, pour remplacer ses Challengers gouvernementaux en fin de vie, estime le Syndicat des Machinistes.
Le Journal de Montréal a rapporté, hier, que le gouvernement jongle avec l’idée d’acheter des avions usagés pour remplacer ses deux plus vieux CC-144 Challenger, acquis en 1982 et 1985, dont la mise à niveau serait trop coûteuse. La vétusté de ces appareils, qui ne sont pas dotés du système de localisation ADS-B, fait en sorte qu’ils ne pourront plus voler aux États-unis et en Europe dès 2020.
La possible acquisition d’avions usagés par Ottawa déçoit le Syndicat des Machinistes, d’autant plus que les Challenger sont fabriqués par Bombardier à Montréal. « Au Québec, nous sommes reconnus à travers le monde pour développer et fabriquer d’excellents avions. Ce serait la moindre des choses que le gouvernement fédéral témoigne de sa confiance envers nos travailleuses et nos travailleurs et de notre expertise aérospatiale en choisissant les avions que nous fabriquons », a commenté le coordonnateur québécois du Syndicat des Machinistes, David Chartrand, dans un communiqué publié hier.
Un Challenger flambant neuf coûte environ 42 millions $.
INVESTIR DANS L’ÉCONOMIE
Le syndicat estime que l’achat d’avions neufs permettrait d’investir dans l’économie québécoise et de générer des emplois. Il rappelle aussi que de précédents achats de matériel usagé, comme celui de quatre sous-marins britanniques à la fin des années 1990, ont déjà tourné au fiasco.
Pour sa part, Bombardier s’est montrée moins virulente que le syndicat, tout en indiquant qu’elle aimerait bien fournir des avions neufs à Ottawa.
« Si le gouvernement canadien doit un jour renouveler sa flotte, nous espérons évidemment qu’il se tournera vers un produit canadien. Sans l’ombre d’un doute, Bombardier serait en mesure d’offrir une solution compétitive adaptée aux besoins de notre gouvernement comme nous l’avons toujours fait par le passé », a déclaré un porte-parole de l’entreprise, Olivier Marcil.
Le gouvernement du Canada tient à sa disposition quatre avions Challenger, exploités par l’aviation royale canadienne, pour transporter ses ministres lorsqu’aucune option commerciale n’est disponible. Les deux avions les plus récents, acquis en 2002, sont dotés du système ADS-B.