Le cafouillage de Legault inquiète le patronat
Le cafouillage de la réforme de l’immigration du gouvernement Legault préoccupe de plus en plus le patronat, qui craint que le Québec se fasse damer le pion à l’international quand viendra le temps d’attirer des travailleurs ici.
« Si les obstacles sont trop nombreux, les gens vont choisir d’aller ailleurs parce que la compétition est mondiale. C’est préoccupant », a indiqué au Journal le PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Stéphane Forget.
Hier, son organisation et divers organismes, dont le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ), ont publié une lettre ouverte dénonçant les nouvelles règles de l’immigration de Legault, qui font mal à l’économie, selon eux.
TRAVAILLEURS AFFECTÉS
« En plus des étudiants étrangers qui contribuent de façon importante au maintien des cégeps et des universités en région, les changements annoncés affectent également les travailleurs étrangers temporaires », ont-ils insisté.
D’après eux, Québec fait fausse route en fixant la limite de 52 000 immigrants d’ici 2022.
« Sans ce carcan du seuil maximal d’immigrants, le gouvernement ne serait pas obligé de réviser à la baisse les règles qui permettent aux étudiants et aux travailleurs étrangers temporaires d’accéder au Programme de l’expérience québécoise (PEQ), considéré comme une voie rapide et privilégiée pour obtenir le Certificat de sélection du Québec (CSQ). »
S’OCCUPER DES PERDANTS
Pour Stéphane Forget, PDG de la FCCQ, le Québec fait bien d’arrimer les besoins du marché du travail à l’immigration, mais il ne faut surtout pas oublier de s’occuper des secteurs qui passent sous le radar.
« Il y a des gagnants et des perdants. Là, il faut s’occuper des perdants parce que la réalité, c’est que les pénuries de maind’oeuvre au Québec, elles sont dans bien des secteurs », a-t-il insisté.
M. Forget n’en démord pas. Selon lui, le gouvernement québécois doit augmenter les seuils d’immigration au plus vite pour éviter de devoir jongler avec de tels enjeux.
« Quand on va augmenter les seuils, ça va faciliter la vie d’entreprises qui cherchent à recruter. C’est clair pour nous que c’est le prochain pas que le gouvernement devrait faire », a-t-il résumé.