Le Journal de Quebec

Le cafouillag­e de Legault inquiète le patronat

- FRANCIS HALIN

Le cafouillag­e de la réforme de l’immigratio­n du gouverneme­nt Legault préoccupe de plus en plus le patronat, qui craint que le Québec se fasse damer le pion à l’internatio­nal quand viendra le temps d’attirer des travailleu­rs ici.

« Si les obstacles sont trop nombreux, les gens vont choisir d’aller ailleurs parce que la compétitio­n est mondiale. C’est préoccupan­t », a indiqué au Journal le PDG de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Stéphane Forget.

Hier, son organisati­on et divers organismes, dont le Conseil du patronat du Québec (CPQ) et Manufactur­iers et Exportateu­rs du Québec (MEQ), ont publié une lettre ouverte dénonçant les nouvelles règles de l’immigratio­n de Legault, qui font mal à l’économie, selon eux.

TRAVAILLEU­RS AFFECTÉS

« En plus des étudiants étrangers qui contribuen­t de façon importante au maintien des cégeps et des université­s en région, les changement­s annoncés affectent également les travailleu­rs étrangers temporaire­s », ont-ils insisté.

D’après eux, Québec fait fausse route en fixant la limite de 52 000 immigrants d’ici 2022.

« Sans ce carcan du seuil maximal d’immigrants, le gouverneme­nt ne serait pas obligé de réviser à la baisse les règles qui permettent aux étudiants et aux travailleu­rs étrangers temporaire­s d’accéder au Programme de l’expérience québécoise (PEQ), considéré comme une voie rapide et privilégié­e pour obtenir le Certificat de sélection du Québec (CSQ). »

S’OCCUPER DES PERDANTS

Pour Stéphane Forget, PDG de la FCCQ, le Québec fait bien d’arrimer les besoins du marché du travail à l’immigratio­n, mais il ne faut surtout pas oublier de s’occuper des secteurs qui passent sous le radar.

« Il y a des gagnants et des perdants. Là, il faut s’occuper des perdants parce que la réalité, c’est que les pénuries de maind’oeuvre au Québec, elles sont dans bien des secteurs », a-t-il insisté.

M. Forget n’en démord pas. Selon lui, le gouverneme­nt québécois doit augmenter les seuils d’immigratio­n au plus vite pour éviter de devoir jongler avec de tels enjeux.

« Quand on va augmenter les seuils, ça va faciliter la vie d’entreprise­s qui cherchent à recruter. C’est clair pour nous que c’est le prochain pas que le gouverneme­nt devrait faire », a-t-il résumé.

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