À cause de la vente de
130 emplois perdus dans a s une u e us usine e
Le fabricant de moulures Roland Boulanger & Cie a mis fin à ses activités et licencié ses 130 employés, hier, conséquences « directes » de la décision de RONA-LOWE’S de ne pas renouveler le contrat qui les liait depuis des décennies.
« La fin du contrat à RONA, ç’a été le déclencheur. On n’a jamais été en mesure de compenser la perte de rentabilité », lâche en entrevue au Journal Alexis Boulanger, petit-fils du fondateur de l’entreprise de Warwick, au Centre-du-québec.
C’est à l’été 2017, neuf mois après l’acquisition de RONA par Lowe’s, que l’entreprise a pris la décision de rompre ses liens avec Roland Boulanger. Un fournisseur de la Colombie-britannique, Metrie, a alors été préféré à la compagnie familiale québécoise.
Roland Boulanger a bel et bien été en mesure de trouver d’autres clients, dont Home Hardware. Mais cela n’a pas suffi à combler le manque à gagner lié à la perte de RONA, affirme le président de la société, qui vend également des cadres de portes et des plafonds suspendus.
En 2011, RONA achetait pour 25,3 millions $ en marchandises de Boulanger, alors que le chiffre d’affaires de l’entreprise avoisine les 40 millions $.
Déjà, au cours des dernières années, Boulanger avait procédé à un plan de redressement qui prévoyait la fermeture ou la fusion de certaines usines, dit M. Boulanger. Près de 100 licenciements avaient découlé de ces mesures.
« C’est pas facile. On le fait parce qu’on n’a plus le choix », dit M. Boulanger. Cette fermeture et le licenciement « pourraient être renversés » si l’entreprise parvenait à s’entendre avec ses créanciers. Mais cela a été impossible jusqu’à maintenant.
COUP DUR
Il s’agit d’un coup dur pour l’industrie de la construction au Québec. La nouvelle n’a toutefois pas étonné Robert Dutton, l’ex-pdg de RONA, qui qualifie Roland Boulanger & Cie de « partenaire de premier rang » de RONA, avant son rachat.
« On l’a toujours dit, les premiers affectés [par la vente à Lowe’s] seraient les fournisseurs. On en a l’exemple ici », a-t-il déploré.
« C’est majeur, c’est un fleuron de notre industrie qui disparaît. C’est un triste jour», a quant à lui commenté le président et chef de la direction de l’association québécoise de la quincaillerie et des matériaux de construction (AQMAT), Richard Darveau.
« C’est indissociable [de la vente à Lowe’s], ils ne sont jamais parvenus à se relever de ça », a dit M. Darveau.
Le ministre de l’économie, Pierre Fitzgibbon, s’est lui aussi dit attristé de l’annonce. Le gouvernement avait offert une aide d’urgence à l’entreprise, mais celle-ci l’a rejetée, en jugeant les conditions inacceptables. Investissement Québec figure parmi les créanciers de l’entreprise.
Maire de Warwick, Diego Scalzo se console dans le fait que des 130 employés, plusieurs approchaient l’âge de la retraite. Les autres devraient parvenir à se trouver rapidement un emploi dans le contexte de pénurie de main-d’oeuvre actuel, dit-il.