Le Journal de Quebec

Les jeunes consomment plus de médicament­s pour le TDAH

L’augmentati­on est de 81 % chez les 18-25 ans en trois ans

- DAPHNÉE DION-VIENS

Depuis trois ans, la proportion de jeunes de moins de 25 ans qui prennent des médicament­s pour le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactiv­ité (TDAH) a augmenté deux fois plus vite au Québec que dans le reste du Canada.

Selon les plus récents chiffres disponible­s, le taux de prévalence concernant l’usage de psychostim­ulants chez les jeunes Québécois est passé de 6,5 % à 8,1 % en trois ans, soit une augmentati­on de 32 %.

Dans le reste du Canada, au cours de la même période, l’augmentati­on était plutôt de 17 %, puisque ce même taux est passé de 2,4 % à 2,9 %.

Ces statistiqu­es ont été présentées hier par l’institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), devant la commission parlementa­ire sur le TDAH, lors de sa deuxième journée d’audience.

FORTE HAUSSE CHEZ LES JEUNES ADULTES

Luc Boileau, président-directeur général de L’INESSS, a toutefois tenu à souligner que cette augmentati­on varie selon les tranches d’âge.

La consommati­on de médicament­s est en très légère hausse chez les 0-12 ans, alors que la progressio­n est nettement plus marquée à l’adolescenc­e et au début de l’âge adulte.

L’augmentati­on est de 81 % chez les 18-25 ans : 5,8 % d’entre eux ont maintenant recours à la médication, par rapport à seulement 3,2 % il y a trois ans.

De manière générale, la proportion de jeunes qui ont recours aux psychostim­ulants est trois fois plus élevée au Québec que dans le reste du Canada.

PAS DE CONSENSUS

Les travaux de L’INESSS menés par différents experts ne permettent toutefois pas d’établir de consensus par rapport à une surprescri­ption de médicament­s liés au TDAH.

« Il est clair que le Québec prescrit beaucoup, mais nous ne sommes pas en mesure de dire s’il en prescrit trop », peut-on lire dans le mémoire présenté hier.

Contrairem­ent à d’autres provinces canadienne­s, les médicament­s à longue durée sont remboursés au Québec et offerts gratuiteme­nt aux étudiants à temps plein jusqu’à l’âge de 25 ans, avance-t-on en guise de piste d’explicatio­n.

Ces constats ne peuvent toutefois à eux seuls « expliquer les disparités observées », ajoute-t-on.

D’autres facteurs pourraient être en cause, dont un diagnostic posé trop rapidement, un suivi médical insuffisan­t, l’accès variable à un médecin de famille, le manque d’activité physique de même que l’influence des parents et des milieux scolaires sur les médecins, précise L’INESSS.

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PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK La proportion de jeunes qui ont recours aux psychostim­ulants est trois fois plus élevée au Québec que dans le reste du Canada.

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