Le Journal de Quebec

Les preuves de L’UPAC ne peuvent plus être diffusées

- JEAN-LUC LAVALLÉE

Excédée par les fuites d’éléments d’enquête de L’UPAC sur la corruption, la Couronne a demandé et obtenu une ordonnance de non-publicatio­n provisoire, jusqu’au 2 décembre, dans la cause de Nathalie Normandeau et Marc-yvan Côté.

La décision du tribunal, inusitée à ce stade-ci des procédures, vise tous les médias de Québecor, Radio-canada, La Presse, Cogeco, Bell Média, le Groupe Capitales Médias et The Gazette.

Afin de freiner l’hémorragie, le juge André Perreault a prononcé une ordonnance de non-publicatio­n pour empêcher la diffusion, jusqu’à nouvel ordre, de tout nouvel élément de preuve ou document émanant des enquêtes policières Fiche, Joug et Lierre, « qui n’est pas déposé en preuve comme pièce publique dans le présent dossier et qui n’a pas déjà été publié ou diffusé ».

« NÉCESSAIRE »

Cette ordonnance est « nécessaire » et comporte des effets « bénéfiques plus importants que les effets préjudicia­bles sur les droits et les intérêts des parties et du public », a exprimé le juge.

Les enquêtes Joug et Lierre ont notamment conduit à l’arrestatio­n de l’ex-ministre Nathalie Normandeau, accusée d’abus de confiance, de fraude envers le gouverneme­nt et de corruption dans les affaires municipale­s.

La date du procès n’a pas encore été fixée. Plusieurs requêtes en arrêt des procédures doivent d’abord être tranchées.

L’ordonnance prononcée hier n’a pas fait l’objet d’un débat en cour, en raison de son caractère temporaire. La défense était d’accord et les médias ne s’y sont pas opposés. Elle est valide jusqu’au 2 décembre, date retenue pour l’audience sur le fond.

VIVE OPPOSITION DES MÉDIAS

Les médias s’opposeront cependant vigoureuse­ment aux conclusion­s « permanente­s » recherchée­s par le ministère public, nettement plus restrictiv­es que l’ordonnance provisoire.

Me Richard Rougeau, du DPCP, demande aux médias de retirer de leurs sites internet ou de « toutes autres plateforme­s de diffusion affiliées » toutes les preuves de L’UPAC déjà publiées.

Dans sa requête, le procureur fait notamment référence au livre PLQ inc., publié récemment par les journalist­es de notre Bureau d’enquête, et aux extraits vidéo de l’interrogat­oire de Nathalie Normandeau.

Il y a quelques semaines, le Bureau des enquêtes indépendan­tes (BEI) avait lui aussi formulé une requête au tribunal, en réclamant des mesures exceptionn­elles de confidenti­alité pour interdire le dévoilemen­t d’éléments de preuve avant la tenue du procès. Cette requête sera également débattue le 2 décembre au palais de justice de Québec.

 ??  ?? NATHALIE NORMANDEAU Accusée
NATHALIE NORMANDEAU Accusée

Newspapers in French

Newspapers from Canada