Le Journal de Quebec

Lafrenière ne veut pas d’un rapport tabletté

Commission sur l’exploitati­on sexuelle des mineurs

- DOMINIQUE LELIÈVRE

S’il ne veut pas avancer des recommanda­tions précises pour le moment, le président de la commission spéciale sur l’exploitati­on sexuelle des mineurs est certain d’une chose : il ne veut pas d’un rapport tabletté.

« Il ne faut pas, il ne faut pas [sinon], moi, j’aurai perdu une grande partie de ma vie là-dessus », s’exclame Ian Lafrenière, qui présidait pour la première fois, cette semaine, ce genre d’exercice.

« Comme policier, j’ai rencontré beaucoup de victimes, beaucoup de parents de victimes aussi, puis j’avais fait la promesse de ne jamais les oublier. Aujourd’hui, dans cette commission-là, je me rends compte qu’on ne les a pas oubliées », affirme en entrevue l’ex-policier de Montréal, devenu député.

PROTÉGER LA JEUNESSE

La commission spéciale a conclu ses consultati­ons à Québec, hier. Jusqu’à maintenant, les 13 élus qui en sont membres ont entendu 28 groupes et experts durant quatre journées d’audiences. Elle se déplacera cet hiver à Montréal et à Val-d’or et son rapport est attendu à l’automne 2020.

M. Lafrenière se dit sûr que ces travaux contribuer­ont ultimement à protéger la jeunesse québécoise. Cependant, il indique qu’il serait prématuré de prendre des engagement­s spécifique­s à ce stade. Déjà, la porte est ouverte à une réforme de la loi sur l’indemnisat­ion des victimes d’actes criminels, qui ne reconnaît pas les crimes liés à l’exploitati­on sexuelle à l’heure actuelle.

Durant les consultati­ons particuliè­res, des intervenan­ts ont fait valoir qu’il serait opportun de mettre en place une stratégie nationale de lutte à l’exploitati­on sexuelle des mineurs, voire de dédier un fonds spécial pour soutenir les victimes.

PREMIÈRE ÉTAPE

« On a déjà une première étape de faite pour la guérison : en parler », soutient Ian Lafrenière, qui se dit par ailleurs encouragé par le fait que les élus autour de la table adhèrent tous à une approche collégiale et non partisane. « Juste ça, ça envoie tout un message aux citoyens », estime-t-il.

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IAN LAFRENIÈRE Président de la commission

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