Lafrenière ne veut pas d’un rapport tabletté
Commission sur l’exploitation sexuelle des mineurs
S’il ne veut pas avancer des recommandations précises pour le moment, le président de la commission spéciale sur l’exploitation sexuelle des mineurs est certain d’une chose : il ne veut pas d’un rapport tabletté.
« Il ne faut pas, il ne faut pas [sinon], moi, j’aurai perdu une grande partie de ma vie là-dessus », s’exclame Ian Lafrenière, qui présidait pour la première fois, cette semaine, ce genre d’exercice.
« Comme policier, j’ai rencontré beaucoup de victimes, beaucoup de parents de victimes aussi, puis j’avais fait la promesse de ne jamais les oublier. Aujourd’hui, dans cette commission-là, je me rends compte qu’on ne les a pas oubliées », affirme en entrevue l’ex-policier de Montréal, devenu député.
PROTÉGER LA JEUNESSE
La commission spéciale a conclu ses consultations à Québec, hier. Jusqu’à maintenant, les 13 élus qui en sont membres ont entendu 28 groupes et experts durant quatre journées d’audiences. Elle se déplacera cet hiver à Montréal et à Val-d’or et son rapport est attendu à l’automne 2020.
M. Lafrenière se dit sûr que ces travaux contribueront ultimement à protéger la jeunesse québécoise. Cependant, il indique qu’il serait prématuré de prendre des engagements spécifiques à ce stade. Déjà, la porte est ouverte à une réforme de la loi sur l’indemnisation des victimes d’actes criminels, qui ne reconnaît pas les crimes liés à l’exploitation sexuelle à l’heure actuelle.
Durant les consultations particulières, des intervenants ont fait valoir qu’il serait opportun de mettre en place une stratégie nationale de lutte à l’exploitation sexuelle des mineurs, voire de dédier un fonds spécial pour soutenir les victimes.
PREMIÈRE ÉTAPE
« On a déjà une première étape de faite pour la guérison : en parler », soutient Ian Lafrenière, qui se dit par ailleurs encouragé par le fait que les élus autour de la table adhèrent tous à une approche collégiale et non partisane. « Juste ça, ça envoie tout un message aux citoyens », estime-t-il.