Sans alliés, Legault se tourne vers Facebook
Sa réforme de l’immigration encore critiquée
François Legault fait fi des nombreuses critiques de sa réforme de l’immigration et se tourne vers sa page Facebook pour y trouver des appuis dans la population.
« Je pense que si vous regardez sur mon Facebook, par exemple, je dirais que 90 % des gens sont d’accord avec ce que nous faisons. C’est bon pour les Québécois d’avoir plus de gens en lien avec nos besoins », a commenté, en anglais, le premier ministre avant d’entrer à la période de questions.
M. Legault a rejeté hier les critiques qui lui sont adressées par la communauté d’affaires, ainsi que les dirigeants de cégeps et d’universités, pour sa réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ). Désormais, seuls les étudiants et travailleurs temporaires étrangers qui sont dans des domaines d’étude ciblés par le gouvernement pourront profiter de cette voie rapide pour obtenir rapidement une résidence permanente.
MOTIVATIONS FINANCIÈRES
« C’est sûr que les recteurs et les cégeps sont financés par étudiant. Donc, les étudiants qui sont dans des domaines où il n’y a pas de besoins, ça rapporte quand même [du financement] », a répliqué le premier ministre aux recteurs et directeurs généraux qui s’inquiètent de perdre d’importantes cohortes d’étudiants internationaux.
Quant au président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, le premier ministre Legault réfute ses arguments. « C’est sûr que Michel, ce qu’il veut, c’est le plus de main-d’oeuvre possible. C’est un jeu d’offre et de demande: plus il y a de main-d’oeuvre au Québec, plus on peut garder les salaires bas, plus on est capables de trouver des employés à 12 $, 15 $ de l’heure », souligne M. Legault.
Questionné à savoir qui sont ses alliés dans cette réforme du PEQ, François
Legault a lancé : « Tous les Québécois. »
Tout comme la veille, M. Legault a souligné que son gouvernement se montrera « flexible » sur la liste des formations qui donneront accès au PEQ. « Il faut s’assurer avec les recteurs d’université qu’on n’a pas oublié des domaines où il y a des emplois, dit-il. Mais le principe demeure. »
« CHEAP LABOR »
La sortie de M. Legault n’a pas rassuré la présidente-directrice générale de Manufacturiers et exportateurs du Québec. Véronique Proulx déplore la « référence au cheap labor ». « Dans le secteur manufacturier, la moyenne des salaires est autour de 20 $ de l’heure », note-t-elle. Quelque 19 000 postes sont à combler dans ce secteur, ajoute Mme Proulx.
De plus, la liste des emplois en pénurie utilisée par Québec résulte d’un long processus. « C’est probablement des données de 2017 », dit Mme Proulx.