Deuil national au Burkina Faso à la suite de l’attaque meurtrière
38 employés de la minière montréalaise Semafo ont péri dans une embuscade
OUAGADOUGOU | (AFP) Un deuil national de trois jours a été décrété hier au Burkina Faso après l’embuscade la veille contre un convoi d’une société minière canadienne, qui a fait 38 morts, l’attaque « terroriste » la plus meurtrière qu’ait connue le pays.
« Je décrète, à compter du 8 novembre à zéro heure, un deuil national de 72 heures », a déclaré le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré dans un message à la Nation.
« Le bilan provisoire est de 38 morts », a-t-il précisé. Les blessés ont été transférés à l’hôpital de Fada N’gourma, la grande ville de l’est, et à Ouagadougou, la capitale. Mercredi soir, le gouverneur de la région de l’est, le colonel Saidou Sanou, avait fait état d’un bilan provisoire de 37 morts et 60 blessés.
Toutes les victimes sont des Burkinabè, a déclaré une source sécuritaire.
De son côté, la société minière montréalaise Semafo a annoncé « la suspension des opérations » à sa mine de Boungou « par respect pour les victimes et leurs proches ».
« Nous sommes dévastés par cette attaque sans précédent », a déclaré Benoit Desormeaux, PDG de Semafo.
Des attaques meurtrières avaient déjà visé des convois de personnel de cette mine et leurs escortes en août et décembre 2018, faisant 11 morts au total.
« ACTES IGNOBLES »
Le président Kaboré a condamné « ces actes ignobles, qui […] visent à semer la psychose au sein de notre peuple et à déstabiliser notre démocratie » et appelé « à la mobilisation générale contre le terrorisme ». Il a annoncé « le recrutement de volontaires pour la défense dans les zones sous menace ».
L’attaque, perpétrée mercredi matin par des individus armés non identifiés, a visé un convoi de cinq véhicules transportant des travailleurs de la mine d’or de Boungou, exploitée par Semafo, à 40 km de la mine.
Les cinq autobus transportaient du personnel, des entrepreneurs et des fournisseurs liés à la compagnie minière, et ils étaient escortés par des militaires.
« Un véhicule militaire qui assurait l’escorte en tête de convoi a sauté sur un engin explosif. Deux bus qui transportaient des travailleurs ont ensuite essuyé des tirs nourris », a expliqué une source sécuritaire.
Il s’agit de l’action la plus meurtrière enregistrée dans le pays depuis le début des violences djihadistes il y a près de cinq ans. Depuis 2015, les attaques terroristes ont fait près de 700 morts, selon un comptage de L’AFP.