Le Journal de Quebec

Du bonheur et peu de regrets

Un an après sa retraite, Erik Guay honoré pour les 100 ans du ski alpin canadien

- ALAIN BERGERON

« C’EST AGRÉABLE D’ÊTRE RECONNU, MAIS JE SUIS DÉJÀ TOURNÉ SUR LA FAÇON QU’ON

PEUT TRANSFORME­R L’ÉQUIPE CANADIENNE ET PERMETTRE AU

SKI ALPIN DE REPRENDRE SA PLACE DANS L’ESPRIT DES CANADIENS » — Erik Guay

MONTRÉAL | Avec l’empreinte qu’il a laissée sur le ski alpin, Erik Guay ne se laisse pas ronger par la nostalgie maintenant qu’il a pris sa retraite.

Fixé pour toujours dans la mémoire sportive du Québec, hier en soirée dans un hôtel du centre-ville de Montréal, l’homme au record canadien de 25 podiums en Coupe du monde a été honoré pour sa carrière, au cours d’un gala soulignant le 100e anniversai­re de Canada Alpin.

« Ça fait bizarre un peu de recevoir un prix à la fin d’une journée durant laquelle tu n’as pas gagné une course », a blagué l’illustre skieur qui a conservé sa même modestie à la Jean Béliveau.

AUCUNE NOSTALGIE

Le visage le plus connu de ce sport durant la dernière décennie transcenda­it parmi d’autres étoiles attendues pour l’occasion, dont les médaillés olympiques Nancy Greene, Kerrin Lee-gartner et Steve Podborski. Ce clin d’oeil au passé n’a toutefois pas éveillé des remords chez Erik Guay qui, pas plus loin qu’il y a un an, annonçait sa retraite en marge de la descente à Lake Louise, le 22 novembre.

« Non, je ne suis pas nostalgiqu­e. C’est sûr que ça fait différent parce qu’à la même période, l’an passé, j’étais en préparatio­n en Europe et dans l’ouest canadien. C’est quand même un gros changement dans ma vie, mais ça ne me manque pas, honnêtemen­t. Je suis bien content d’être à la maison avec mes enfants et de vivre une autre expérience », avoue-t-il.

SENSIBLE À SA FAMILLE

On perçoit dans le nouveau retraité une volonté de redonner à son sport. Sa nomination récente au conseil d’administra­tion de Canada Alpin en témoigne (voir autre texte).

Père de quatre fillettes, il prévoit accompagne­r assidûment ses deux aînées de 10 et 7 ans dans les circuits de compétitio­ns provincial­es durant l’hiver. Cet engagement reflète la même attention parentale qui l’avait si bien servi durant son développem­ent à l’adolescenc­e, dont l’accompagne­ment reçu de son père Conrad.

« Quand je repense à ma carrière, mon père m’a suivi jusqu’à l’équipe nationale et je me suis toujours posé la question : comment est-ce que je me serais développé s’il avait continué avec moi ? Il était un excellent entraîneur et il demeure le meilleur que j’ai eu dans ma vie. J’aurais été curieux de voir à quel niveau on aurait pu se rendre ensemble », s’interroge Guay.

REGRETS OLYMPIQUES

Sa vie marquée par des descentes folles à 125 km/h sur des pistes glacées est terminée. S’il y avait une seule tache à effacer dans les souvenirs de l’homme de 38 ans, elle se trouve dans ses retours sans médailles de trois Jeux olympiques.

« En termes de résultats, il y a toujours des regrets, à moins de s’appeler Mikaela Shiffrin ou Lindsey Vonn. Je pense que chaque athlète qui prend sa retraite aura quelques courses qu’il voudrait revoir. Dans mon cas, il y aura toujours les Jeux olympiques. Ça aurait été le fun de rapporter une médaille. J’ai passé près à quelques reprises, mais maintenant, c’est trop tard. Ce n’est plus quelque chose qui me préoccupe tous les jours. »

Venant d’un double champion du monde, on le croit.

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PHOTO JOËL LEMAY AGENCE QMI Erik Guay, qui siège maintenant au conseil d’administra­tion de la fédération nationale, a été honoré pour sa carrière, hier à Montréal, lors d’un gala marquant les 100 ans d’histoire du ski alpin au Canada.
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