Le policier accusé n’avait pas d’intention malicieuse
La défense tentera de convaincre un jury de ce fait
La défense tentera de convaincre un jury que le policier de Longueuil accusé d’abus de confiance n’avait « aucune intention malicieuse » lorsqu’il a copié 2400 fichiers sensibles du bureau des renseignements.
« On va vous démontrer pourquoi Marc-olivier Perron a posé ces gestes et pourquoi, dans son esprit, il avait le droit d’agir ainsi. Il n’avait aucune intention malicieuse », a affirmé hier l’avocate Ariane Bergeron St-onge.
Le procès devant jury de l’accusé de 36 ans a débuté la semaine dernière, au palais de justice de Longueuil.
L’agent du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) est inculpé d’abus de confiance et d’utilisation frauduleuse d’un ordinateur.
La Couronne lui reproche d’être entré, en mars 2016, dans les locaux du Bureau d’analyse et de renseignements criminels (BARC) en dehors de ses heures de travail pour consulter des informations sensibles sans autorisation.
Pour ce faire, il aurait utilisé l’ordinateur et le mot de passe d’une supérieure hiérarchique, à son insu.
MOT DE PASSE ACCESSIBLE
Celle-ci avait noté son mot de passe dans un calepin laissé sur son bureau.
Selon la poursuite, Perron aurait copié sur un support USB près de 2400 fichiers « très secrets ».
« Ces informations peuvent mettre en péril la vie d’informateurs et n’auraient jamais dû se trouver entre les mains de l’accusé, encore moins à son domicile », a affirmé Me Geneviève Beaudin, de la Couronne, au début du procès présidé par la juge Myriam Lachance.
Les dirigeants du SPAL craignaient d’avoir une taupe au sein de leurs rangs, qui aurait pu refiler ces renseignements au crime organisé.
« Il aurait pu avoir accès à des informations sensibles et les vendre au milieu interlope », a expliqué l’inspecteur Régis Audet.
Jusqu’à maintenant, le jury n’a toutefois aucune preuve que Perron a posé un tel geste ni révélé l’identité de sources du SPAL.
Hier, c’était au tour de la défense de faire entendre ses témoins.
« Attendez le dernier mot de la preuve de la défense avant de prendre votre décision », a demandé au jury Me Bergeron St-onge, qui défend le policier avec Me Audray Julien-béland.
PAS LIÉ À DES CRIMINELS
Le premier témoin de la défense était une analyste civile du BARC.
Après l’arrestation de Perron en avril 2016, Anne-marie Pratte a dû analyser les communications émanant du cellulaire de l’accusé.
« Il y avait seulement des communications normales. Personne de criminalisé, personne relié de près ou de loin à un crime. Des collègues de travail majoritairement », a affirmé Mme Pratte, en précisant qu’elle n’avait pas pu identifier l’ensemble des numéros de téléphone puisqu’ils n’étaient pas tous fichés dans les banques policières. Le procès se poursuit lundi.