Le Journal de Quebec

Le policier accusé n’avait pas d’intention malicieuse

La défense tentera de convaincre un jury de ce fait

- CLAUDIA BERTHIAUME

La défense tentera de convaincre un jury que le policier de Longueuil accusé d’abus de confiance n’avait « aucune intention malicieuse » lorsqu’il a copié 2400 fichiers sensibles du bureau des renseignem­ents.

« On va vous démontrer pourquoi Marc-olivier Perron a posé ces gestes et pourquoi, dans son esprit, il avait le droit d’agir ainsi. Il n’avait aucune intention malicieuse », a affirmé hier l’avocate Ariane Bergeron St-onge.

Le procès devant jury de l’accusé de 36 ans a débuté la semaine dernière, au palais de justice de Longueuil.

L’agent du Service de police de l’agglomérat­ion de Longueuil (SPAL) est inculpé d’abus de confiance et d’utilisatio­n frauduleus­e d’un ordinateur.

La Couronne lui reproche d’être entré, en mars 2016, dans les locaux du Bureau d’analyse et de renseignem­ents criminels (BARC) en dehors de ses heures de travail pour consulter des informatio­ns sensibles sans autorisati­on.

Pour ce faire, il aurait utilisé l’ordinateur et le mot de passe d’une supérieure hiérarchiq­ue, à son insu.

MOT DE PASSE ACCESSIBLE

Celle-ci avait noté son mot de passe dans un calepin laissé sur son bureau.

Selon la poursuite, Perron aurait copié sur un support USB près de 2400 fichiers « très secrets ».

« Ces informatio­ns peuvent mettre en péril la vie d’informateu­rs et n’auraient jamais dû se trouver entre les mains de l’accusé, encore moins à son domicile », a affirmé Me Geneviève Beaudin, de la Couronne, au début du procès présidé par la juge Myriam Lachance.

Les dirigeants du SPAL craignaien­t d’avoir une taupe au sein de leurs rangs, qui aurait pu refiler ces renseignem­ents au crime organisé.

« Il aurait pu avoir accès à des informatio­ns sensibles et les vendre au milieu interlope », a expliqué l’inspecteur Régis Audet.

Jusqu’à maintenant, le jury n’a toutefois aucune preuve que Perron a posé un tel geste ni révélé l’identité de sources du SPAL.

Hier, c’était au tour de la défense de faire entendre ses témoins.

« Attendez le dernier mot de la preuve de la défense avant de prendre votre décision », a demandé au jury Me Bergeron St-onge, qui défend le policier avec Me Audray Julien-béland.

PAS LIÉ À DES CRIMINELS

Le premier témoin de la défense était une analyste civile du BARC.

Après l’arrestatio­n de Perron en avril 2016, Anne-marie Pratte a dû analyser les communicat­ions émanant du cellulaire de l’accusé.

« Il y avait seulement des communicat­ions normales. Personne de criminalis­é, personne relié de près ou de loin à un crime. Des collègues de travail majoritair­ement », a affirmé Mme Pratte, en précisant qu’elle n’avait pas pu identifier l’ensemble des numéros de téléphone puisqu’ils n’étaient pas tous fichés dans les banques policières. Le procès se poursuit lundi.

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PHOTO D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Le jury ne sait pas encore si Marc-olivier Perron, photograph­ié ici au début de son procès, témoignera pour sa défense.

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