Le Journal de Quebec

L’empire québécois du dépanneur qui n’en finit plus de grossir

Couche-tard veut maintenant passer par l’australie pour s’implanter en Asie

- PIERRE COUTURE

Mise au monde avec un seul dépanneur à Laval, en 1980, la chaîne Couche-tard gère aujourd’hui plus de 16 000 établissem­ents dans plus de 27 pays de la planète.

Après les États-unis et l’europe, le géant québécois du dépanneur Couche-tard cherche maintenant à étendre son empire en Asie, en passant par l’australie.

Couche-tard a déposé cette semaine une offre de 7,8 milliards $ CA pour acquérir plus de 2000 dépanneurs et stations-service du groupe australien Caltex.

Cet achat permettrai­t surtout à Couche-tard d’établir son camp de base en Asie pour doubler sa taille d’ici 2023 ( voir autre texte).

Il faut dire que c’est à coup d’acquisitio­ns stratégiqu­es que le cofondateu­r de Couche-tard, Alain Bouchard, a bâti sa multinatio­nale du dépanneur.

En 1985, c’est en achetant 11 dépanneurs Couche-tard de la région de Québec que son réseau a pris véritablem­ent forme avec le nom que l’on connaît aujourd’hui.

Au fil du temps, Couche-tard a notamment avalé les chaînes Perrette, Provi-soir, 7-Jours, Winks, Mike’s Mart, Becker’s, Circle K, Kangaroo Express, Corner Store, Dépanneur du coin, Bigfoot, Dairy Mart, Statoil, Ingo et Topaz.

Et les investisse­urs, qui sont demeurés fidèles à CoucheTard depuis son entrée en Bourse au milieu des années 80, en ont également eu pour leur argent

Un investisse­ur qui avait acheté 1000 $ d’actions de Couche-tard en 1986 a vu son placement multiplié par 650. Aujourd’hui, cet investisse­ment vaut plus de 650000 $.

LA RECETTE

La recette Couche-tard, qui peut sembler simple, ne l’est toutefois pas. La direction de l’entreprise est d’ailleurs reconnue pour son contrôle rigoureux des coûts, alors que sa marge bénéficiai­re nette s’élève sous les 4 %.

« Couche-tard maîtrise bien l’art de convertir les ventes à la pompe en ventes alimentair­es à l’intérieur d’un magasin », note le professeur en distributi­on alimentair­e de l’université de Dalhousie, Sylvain Charlebois.

Car les ventes d’essence dans ses dépanneurs représente­nt tout près de 50 % du chiffre d’affaires de la multinatio­nale.

Couche-tard réussit donc à « séduire » ses clients par l’essence, pour ensuite les faire entrer dans ses dépanneurs modernes et leur vendre d’autres produits, comme du café, des cigarettes, de l’alcool, des boissons gazeuses, de la nourriture et autres, sous forme d’un guichet unique.

Couche-tard est également reconnue pour sa structure de gestion décentrali­sée qui permet d’accélérer les prises de décisions de ses gestionnai­res.

Lorsque Couche-tard achète une autre entreprise, elle met aussitôt les talents de l’équipe de gestion au service du groupe pour lancer de nouvelles initiative­s.

Couche-tard est ainsi vue comme un modèle pour intégrer et marier les cultures d’organisati­ons, rappelle le professeur Charlebois.

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