Bonne équipe ou bonne « petite » équipe ?
Quand une équipe flirte avec la médiocrité, les partisans ne tardent à faire connaître leur état d’âme. Ils tirent dans toutes les directions. Et quand ça fait des années qu’on leur promet mer et monde et que le même scénario se répète chaque année, il n’est pas étonnant que la frustration bouscule la réalité. Les solutions des consommateurs sont nombreuses.
√ Qu’on échange Carey Price, c’est un
gardien surévalué.
√ Qu’on trouve des défenseurs de haut
niveau.
√ Qu’on imite les Maple Leafs de To
ronto, dehors Julien !
√ Que fait Marc Bergevin dans la tour
mente ? Rien.
√ Qu’attend Geoff Molson pour réa
gir ?
Dans les faits, Claude Julien est en beau maudit. Marc Bergevin est dans une bien mauvaise position pour discuter avec ses homologues de la ligue. Qui veut lui tendre la main ? Personne. Au contraire. Pourquoi aiderait-on l’ennemi ? Et qu’a-t-il à offrir ? A-t-on identifié quelques joueurs susceptibles d’être exposés dans la vitrine ? Et l’avenir de l’organisation, celui que Geoff Molson disait si reluisant, il y a peu de temps, est recouvert de nuages. Ryan Poehling est à Laval. Jesperi Kotkaniemi a marqué jeudi, mais un séjour dans l’univers de Joël Bouchard est toujours plausible. Il y a Nick Suzuki.
Il se défend bien, mais qu’on cesse de jouer au yoyo avec lui, simplement pour plaire à Max Domi, de retour au centre. Il a disputé un bon match, samedi dernier, mais on passera par la suite.
Et Cale Fleury était sur la galerie de la presse, jeudi soir.
DES PROBLÈMES
Par ailleurs, faut-il s’étonner des problèmes en défensive quand Carey Price ne parvient pas à répéter les performances qui lui ont permis d’atteindre un statut privilégié au fil des années ?
Par conséquent, les défenseurs ne défendent plus, le gardien ne stoppe plus les rondelles comme auparavant, et les attaquants, bon, un soir, ils fonctionnent bien pourvu qu’ils trichent et qu’ils entraînent l’équipe dans un fiasco défensif, ou bien, ils sont menottés par des formations plus disciplinées.
Claude Julien disait : « Notre engagement en défensive est inacceptable. On n’a pas de problèmes en attaque, c’est notre comportement au niveau de la défensive qui ne fonctionne pas. »
Un instant, l’attaque a quand même des ennuis, il faut y voir une nuance. Récemment, n’a-t-elle pas marqué que deux buts à Columbus ? N’a-t-elle pas été limitée à un but par les Sénateurs et aussi par les Bruins ?
On dira que le Canadien obtient 40 tirs au but, qu’il obtient plusieurs opportunités de marquer. Peut-être, mais pourquoi ne produit-il pas comme on le souhaiterait ?
Serait-ce un manque de talent ?
L’ABSENCE DE DROUIN
C’est encore plus flagrant pendant l’absence d’un joueur créatif comme Jonathan Drouin qui, cette saison, semblait déterminé à fournir des résultats répondant aux attentes. Le Canadien a une fiche de 0-4-2 sans l’ailier gauche.
Et, dans cette perspective, n’oublions pas que Carey Price a toujours influencécé la donnedonne. À preuvepreuve, ne lui aa-tt-on pas consenti un contrat confirmant que c’est sur lui que reposent les succès de la formation ?
Or, ses performances, jusqu’ici, n’ont pas comblé l’écart déterminant entre si le Canadien est une bonne équipe ou encore une bonne petite équipe.
A-t-il fait la différence comme on est en droit de s’attendre ? Non. À sa défense, lui a-t-on procuré le renfort requis à la ligne bleue pour donner plus de lustre à la formation ? Non.
Entre-temps, le Canadien demeure un groupe de patineurs qui semble avoir laissé de côté ce qu’il faisait bien lors des premiers matchs de la saison et s’il ne réussit pas à sortir du bourbier dans lequel il est empêtré, une qualification aux séries éliminatoires deviendra problématique. C’était déjà le cas en début de saison, voilà que la situation s’aggrave. On a beau faire des comparaisons avec l’an dernier, alors que le Canadien, qui accueillait Shea Weber dans la formation, présentait un bilan similaire. La différence, c’est que le Lightning de Tampa Bay et les Maple Leafs de Toronto occupaient deux des trois premières places de la division Atlantique. Cette fois-ci, ils s’apprêtent à reléguer le Tricolore plus loin au classement de la division.
Le Canadien disputera deux matchs au cours du weekend, contre les Flyers de Philadelphie et les Bruins de Boston, deux matchs qui influenceront inévitablement l’évaluation de cette formation.
Pour l’instant, et c’est à croire qu’il avait un pressentiment, il y a quelques semaines, Claude Julien dirigera son équipe avec « je fais avec ce que j’ai. »
En d’autres mots, avec rien de moins qu’une bonne petite équipe…