Des enquêtrices ont aussi été agressées
L’ordre des physiothérapeutes a eu recours à deux reprises à une enquêtrice qui a subi des attouchements sexuels pour prouver la culpabilité d’un professionnel.
Après avoir reçu une plainte d’une patiente contre le physiothérapeute Edgar Tobon, en 2018, une agente d’investigation a été embauchée pour aller se faire traiter par lui.
« Pendant ce massage d’une durée d’environ 20 minutes, la cliente a senti, à plusieurs occasions, les doigts de l’intimé sur ses grandes lèvres, à l’intérieur de ses lèvres entre son vagin et sur son anus », indique le jugement.
Après avoir reçu le rapport de l’enquêtrice, l’ordre a obtenu une radiation provisoire contre M. Tobon.
Dans un autre cas, une agente s’est rendue quatre fois voir le physiothérapeute Nicola La Monaca. Au troisième rendez-vous, il a frotté le côté de son sein et a touché son mamelon. Le physiothérapeute a finalement été radié pour sept ans.
MANDAT CLAIR
Questionné à ce sujet, l’ordre a expliqué que les enquêtrices sont toujours bien informées du mandat.
« Les objectifs sont bien définis, dit Louise Gauthier, du syndic de l’ordre. De cette manière-là, l’enquêteur peut décider de manière libre et éclairée s’il accepte le mandat ou non. »
« Et en tout temps, la personne peut quitter le milieu », ajoute-t-elle.
Par ailleurs, Mme Gauthier assure que cette méthode « légale » et « légitime » est utilisée pour protéger le public.
« C’est la tolérance zéro qui justifie l’embauche de ces personnes-là, qui acceptent volontairement de façon libre et éclairée d’aller avec toute leur expertise », dit Mme Gauthier.
D’autres ordres professionnels (médecins, psychologues) ont confirmé au Journal ne pas utiliser ce type d’enquête lors d’une plainte pour inconduite sexuelle.