Fin de course dans Jean-talon
Les électeurs du dernier comté libéral de l’est du Québec appelés aux urnes demain
Contrairement à Québec solidaire, la candidate caquiste Joëlle Boutin n’est pas encore prête à affirmer que les libéraux perdront Jean-talon, la dernière circonscription rouge à l’est de Montréal, demain soir.
« Je n’ai pas les chiffres précis, mais le feeling que j’ai, ce que je sens, c’est que c’est entre la CAQ puis Québec solidaire que ça se passe », constate le candidat solidaire Olivier Bolduc.
Même s’il avoue d’entrée de jeu n’avoir aucun chiffre précis, « ça va être serré », prédit le sténographe de profession. Dans tous les cas, « je n’ai pas l’impression que le Parti libéral va être réélu ici », croit le jeune trentenaire.
DERNIER SIÈGE LIBÉRAL DANS L’EST
La caquiste Joëlle Boutin refuse de donner aussi facilement les libéraux pour perdants.
« Je ne pense pas que c’est une course à deux, c’est une course plus à trois, j’ai l’impression. Il ne faut jamais sous-estimer nos adversaires », considère Mme Boutin, qui espère devenir la 76e députée de la majorité caquiste à l’assemblée nationale.
La candidate libérale Gertrude Bourdon, qui retente sa chance après avoir fait les manchettes en raison de son magasinage politique aux dernières élections générales (elle avait aussi discuté avec la CAQ), croit avoir réussi à se présenter sous un jour nouveau aux électeurs de Jean-talon.
Dans un comté qui n’a élu que des libéraux depuis plus d’une cinquantaine d’années, elle ne sent pas que son parti ait une pente à remonter depuis la démission de Sébastien Proulx.
« J’ai une réceptivité puis un accueil au-delà de mes espérances. Les gens sont contents de me retrouver, ils me découvrent », se réjouit-elle.
Course à deux, course à trois… « On fait une course à quatre. Moi, j’ai un grand respect pour mes adversaires », préfère affirmer l’ex-pdg du CHU de Québec.
10 CANDIDATS SUR LES RANGS
« On est en situation de rivalité très étroite », estime pour sa part le candidat du Parti québécois, Sylvain Barrette.
Dans Jean-talon, « les libéraux ont une majorité qui s’affaiblit d’année en année depuis 20ans », a-t-il souligné.
Celui qui a mis de l’avant le thème de l’indépendance dès le début de sa campagne croit avoir mis ses « pions à la bonne place » afin de coaliser le vote souverainiste, ce qui, selon lui, demeure la meilleure option pour battre les libéraux.
Outre le 3e lien, auquel s’opposent fermement M. Bolduc et M. Barrette, les électeurs de Jean-talon rencontrés pendant la campagne électorale ont été nombreux à discuter de mobilité et de transport en commun, ont raconté les candidats.
Mais ce sont surtout les thèmes de l’environnement, de la rareté de main-d’oeuvre, de la famille, de la santé et de l’éducation qui se sont retrouvés au coeur des discussions.
Les autres candidats sont : Éric Barnabé (Parti conservateur du Québec), Stéphane Blais (Citoyens au pouvoir du Québec), Michel Blondin (Parti pour l’indépendance du Québec), Emilie Coulombe (Parti vert du Québec), Ali Dahan (indépendant) et Stéphane Pouleur (Équipe autonomiste).