38 aînés mouraient brûlés en 1969
Le 2 décembre 1969, il y a 50 ans, quelque 38 personnes âgées ont péri dans le terrible incendie de l’établissement Le repos du vieillard, à Notre-dame-du-lac, dans le Bas-saint-laurent.
Le funeste bilan avait d’abord fait état de 54 victimes, un chiffre revu à la baisse. Environ 28 résidents ont réussi à fuir les flammes, mais six autres blessés sont décédés à l’hôpital dans les jours qui ont suivi.
Autre temps, autre style, Le Journal de Québec titrait alors « Une odeur de four crématoire se dégage des débris calcinés ». Une morgue temporaire avait même été installée dans le hangar municipal. « Un des pires désastres que le Québec ait connus a endeuillé des dizaines de familles des comtés de Témiscouata et de Rivière-du-loup, à l’aube, hier, lorsque l’hospice pour vieillards de Notre-dame-du-lac a été complètement rasé au sol », écrivaient les journalistes de votre quotidien.
« Des cris inhumains suivis de faibles plaintes », ont décrit des témoins. Sur les lieux, les pompiers maigrement équipés savaient qu’il était vain d’espérer.
Le premier ministre Jean-jacques Bertrand avait déclaré qu’une enquête complète serait entreprise sans délai. « Ce qui vient de se produire à NotreDame-du-lac nous rappelle de la façon la plus dramatique qu’il nous reste encore beaucoup à faire si nous voulons nous acquitter intégralement de nos responsabilités envers les personnes âgées », avait-il affirmé.
L’enquête a été présidée à l’époque par Me Cyrille Delâge. La tragédie a incité le gouvernement à entreprendre une inspection des établissements.
L’enquête a démontré que l’incendie avait été allumé intentionnellement par Louis Chiasson, 65 ans, l’homme à tout faire du bâtiment. Ce dernier a été trouvé coupable d’avoir mis le feu au bâtiment en bois et accusé de meurtre au second degré.
TRAGÉDIE DE L’ISLE-VERTE
Quarante-cinq ans plus tard, en 2014, le même coroner n’a pas été tendre lors de la tragédie de L’isle-verte qui a fait 32 victimes. La non-conformité du bâtiment, le personnel mal formé, l’intervention discutable des pompiers et les délais d’intervention trop longs sont mis en cause dans son rapport. - Texte et recherche : Jean-françois Racine et Stéphane Doré