Le Journal de Quebec

UNE CARRIÈRE GÉRÉE SANS COMPROMIS

Bernard Duchesneau insiste sur les valeurs de Félix Auger-aliassime

- Alain Bergeron l Abergeronj­dq

MONACO | Fraîchemen­t exposé dans la vitrine du tennis mondial, Félix Auger-aliassime démontre déjà que les diamants bruts ne s’envolent pas toujours au gré des meilleures offres dans les rues de Monaco.

Un homme y voit. Depuis le mois de septembre, Bernard Duchesneau veille à temps plein sur la carrière de la nouvelle perle dans l’industrie de la balle feutrée. S’approcher de l’entourage du joueur québécois nous en convainc : les valeurs de la famille demeureron­t au coeur des relations d’affaires. Sans compromis.

« Ses parents lui ont donné une belle éducation. Ce sont des gens qui ont de belles valeurs très ancrées et profondes. Il faut s’assurer que ces valeurs demeurent au centre de Félix. C’est ce qui va faire qu’il va devenir non seulement un grand athlète, mais une grande personne. Et ça, c’est important pour Félix, pour la famille et pour moi », donne à entendre l’avocat de formation, également diplômé en fiscalité.

PRUDENCE

Des partenaria­ts lient le joueur québécois à de grandes marques : Nike, le fabricant de raquettes Babolat et les montres suisses Tag Heuer. Deux majeurs s’ajouteront prochainem­ent, prévoit son agent, qui refuse de les identifier.

La personnali­té de celui qui tient le premier rôle dicte tous les échanges avec les partenaire­s ou les autres potentiels. Auger-aliassime atteste lui-même de sa volonté de vivre une carrière gérée étanchemen­t, selon les valeurs qu’il défend sur le terrain et à l’extérieur basées sur « l’humilité, le respect et le travail ».

« On est prudent parce que je suis jeune et qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. Il ne faut pas brûler d’étapes. C’est quelque chose qu’on a réussi à bien faire à chaque étape de ma jeune carrière et de ma vie. Il faut continuer comme ça. Il ne faut pas s’affoler. Il faut demeurer patient », estime-t-il sagement.

ÉVITER LES PIÈGES

Les amateurs de scandales devront donc frapper à une autre adresse. Les observateu­rs du tennis accordent une opinion favorable à l’étoile montante québécoise depuis son entrée chez les profession­nels, une réputation que l’équipe autour de lui prend un soin à préserver en s’associant avec des partenaire­s qui partagent les mêmes valeurs familiales.

« Un des pièges, c’est que beaucoup de gens vont s’approcher d’un jeune talentueux comme Félix parce qu’ils vont voir la manne. Le danger, après ça, c’est que ça peut l’éloigner de ses objectifs de performanc­e, mais aussi de ce qui en fait une personne inspirante. S’il commence à perdre le focus sur ce qui l’a amené à bien jouer au tennis, ça devient fragile », croit Duchesneau.

« On a toujours voulu créer quelque chose de familial et d’hermétique autour de Félix et on s’associe avec les gens qui partagent ces valeurs. Il n’y a personne qui s’énerve avec le court

terme et qui a un besoin de s’enrichir. Je n’ai pas embarqué dans ce défi pour me dire que je vais faire plus d’argent et que Félix va aussi faire plus d’argent. En bout de ligne, ça lui permet d’avoir confiance à son entourage et d’avoir la tête au tennis. »

L’IMPORTANCE D’UN ÉQUILIBRE

Le parcours du seul joueur âgé de moins de 20 ans dans le top 75 mondial repose sur un équilibre entre ses tournois, l’entraîneme­nt, les disponibil­ités auprès des médias et ses temps libres. À six semaines de son retour à la compétitio­n en Australie, l’occasion était bonne, au cours des derniers jours, pour se prêter à des visites de différents médias.

Le jour de la visite du Journal, une consigne nous avait cependant été donnée. Interdit de prendre des images de son entraîneme­nt en après-midi sur l’un des courts en retrait du Monte-carlo Country Club. La séance servait surtout à tester différente­s raquettes.

Rien n’est laissé au hasard dans la vie du phénomène québécois. Au sommet des dangers desquels il veut se protéger, il en identifie deux.

« Ma santé est importante. Je dois prendre soin de mon corps parce que c’est mon outil pour bien gagner ma vie. Je dois aussi prendre soin de ma tête en m’accordant de bonnes journées de repos. Je dois bien gérer mon horaire pour ne pas arriver dans un burnout », dit-il.

« La deuxième chose : rester le même. Je ne veux pas faire des choses qui me sortent de ma personne, que ce soit avec l’argent ou d’autres distractio­ns. Peu importe ce que c’est, ça ne devra jamais changer la personne que je suis. »

 ??  ??
 ??  ??
 ?? PHOTO ALAIN BERGERON ?? Félix Auger-aliassime confie à temps plein depuis le mois de septembre la gestion de sa carrière à Bernard Duchesneau (à gauche).
PHOTO ALAIN BERGERON Félix Auger-aliassime confie à temps plein depuis le mois de septembre la gestion de sa carrière à Bernard Duchesneau (à gauche).

Newspapers in French

Newspapers from Canada