Le Journal de Quebec

« LE JOB IDÉAL »

- ALAIN BERGERON

MONACO | La passion du tennis et une expertise en droit et fiscalité peuvent conduire au bonheur d’un homme quand elles fusionnent. Bernard Duchesneau occupe maintenant un emploi peu commun : agent à temps plein d’un joueur de tennis profession­nel.

« Finalement, tout ça aboutit pour moi au job idéal. Ce n’est pas la définition exacte du job idéal parce que c’est très demandant, mais ça me permet de mettre à profit tout ce que je sais », résume le natif de Charlesbou­rg, attablé à la terrasse du Monte-carlo Country Club où il a rejoint son protégé Félix Auger-aliassime pour la semaine.

UN DÉCLIC EN 2016

Après des études en droit à l’université Laval et une formation en fiscalité à l’université de Sherbrooke, Duchesneau oeuvrait dans le milieu juridique quand il a décidé, en septembre dernier, de se consacrer à temps plein à la carrière du joueur québécois. La charge de travail devenue trop lourde autour du 21e joueur mondial a justifié sa décision.

À un moment de sa vie où il croit posséder les outils nécessaire­s pour négocier des contrats et établir des relations d’affaires au nom d’un athlète de 19 ans, le Québécois articule aussi son mandat à partir du lien de confiance qu’il dit avoir développé avec la famille du joueur.

Sa première impression sur le jeune Auger-aliassime, alors qu’il surveillai­t sa victoire en demi-finale du tournoi junior de Roland-garros en 2016, a créé un déclic.

« Ce qui m’avait le plus impression­né, en plus de ses qualités athlétique­s, c’était sa façon de se comporter dans le match et dans la victoire. Il venait de gagner la demi-finale et il n’avait pourtant pas d’exubérance. On voyait qu’il avait déjà une maturité qui reflétait quelque chose chez un athlète. Sa façon de comporter était digne et respectueu­se et ça m’avait attiré. Pour moi, c’est quelque chose d’exemplaire. »

PRÉVENIR LES DANGERS

Duchesneau dit avoir vu tout de suite un athlète au potentiel pour marquer son sport. Des premières approches auprès des parents ont servi alors à les prémunir contre les dangers qui guettaient leur fils dans le terrain miné du tennis profession­nel.

« Quand j’ai parlé avec la famille au début, j’étais convaincu que c’est le type d’athlète qui peut influencer positiveme­nt toute une génération. C’est le type d’athlète qu’on n’a pas vu souvent au Québec. J’ai verbalisé avec la famille ce que je voyais comme piège et la façon de faire les choses pour la gestion de sa carrière parce que je voulais surtout m’assurer que ce diamant brut du Québec aille au bout de son potentiel. C’est surtout ça qui m’intéressai­t. »

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PHOTO D’ARCHIVES

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