CHAREST TOUJOURS CIBLÉ PAR UNE ENQUÊTE CRIMINELLE
Alors qu’il songe à la chefferie du Parti conservateur
L’ancien premier ministre Jean Charest est toujours la cible d’une enquête de l’unité permanente anticorruption sur les liens entre le financement politique et l’octroi de contrats publics, a appris notre Bureau d’enquête.
Cette question pourrait se retrouver prochainement au coeur de la course à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC), qui commence aujourd’hui et dont M. Charest est l’un des candidats potentiels ( voirautretexteci-contre).
Depuis 2014, plusieurs reportages ont fait état de l’intérêt des enquêteurs de l’unité permanente anticorruption (UPAC) pour l’ex-chef du Parti libéral du Québec.
Au printemps 2017, notre Bureau d’enquête a dévoilé l’ampleur de l’enquête Mâchurer qui, en plus de M. Charest, cible notamment l’ancien collecteur de fonds libéral Marc Bibeau.
Le patron de L’UPAC, Frédérick Gaudreau, a déclaré en novembre dernier que Mâchurer était toujours en cours. Il n’avait cependant rien dit des personnes visées.
Mais une source bien au fait du dossier a confirmé à notre Bureau d’enquête que M. Charest demeure une des cibles des enquêteurs.
« Il est toujours parmi les personnes visées », nous a-t-on indiqué.
DES DÉLAIS
Selon les informations obtenues, les enquêteurs de L’UPAC n’ont pas terminé l’examen de tous les documents et des pièces saisis en 2013 lors d’une perquisition dans les bureaux de Shockbéton, Saramac et Centres d’achat Beauward, des entreprises de M. Bibeau situées à Saint-eustache.
« Le travail continue », a indiqué notre source.
L’enquête Mâchurer a connu des délais importants parce que certains des documents saisis n’ont pas pu être examinés immédiatement par les policiers.
M. Bibeau a effectivement fait valoir que certains d’entre eux constitueraient des communications privilégiées avec ses avocats, ce qui les garderait hors d’atteinte des policiers.
Un processus de tri des documents saisis a été mis en place à la suite d’une décision rendue par la Cour supérieure en 2016. Le tribunal prévoyait notamment que l’opération serait placée sous la surveillance d’un avocat indépendant.
Les avocats de M. Bibeau ont contesté en vain cette décision jusqu’en Cour suprême, ce qui a ajouté des délais supplémentaires.
Au printemps 2017, Robert Lafrenière, alors patron de L’UPAC, avait affirmé que le tri des documents saisis venait tout juste de commencer.
« Cette banque de données va nous apporter du “plus” pour bien ficeler l’enquête Mâchurer », avait-il dit.
ABUS DE CONFIANCE
Amorcée en avril 2014, Mâchurer s’intéresse au financement du PLQ et à l’octroi de contrats publics.
Des documents consultés par notre Bureau d’enquête indiquaient que les policiers soupçonnent M. Charest d’abus de confiance. Il n’a fait jusqu’ici l’objet d’aucune accusation dans ce dossier.