Le Journal de Quebec

CHAREST TOUJOURS CIBLÉ PAR UNE ENQUÊTE CRIMINELLE

Alors qu’il songe à la chefferie du Parti conservate­ur

- ALEXANDRE ROBILLARD ET FÉLIX SÉGUIN Outre MM. Charest et Bibeau, l’ex-directrice du financemen­t du PLQ, Violette Trépanier, est également visée par L’UPAC.

L’ancien premier ministre Jean Charest est toujours la cible d’une enquête de l’unité permanente anticorrup­tion sur les liens entre le financemen­t politique et l’octroi de contrats publics, a appris notre Bureau d’enquête.

Cette question pourrait se retrouver prochainem­ent au coeur de la course à la direction du Parti conservate­ur du Canada (PCC), qui commence aujourd’hui et dont M. Charest est l’un des candidats potentiels ( voirautret­exteci-contre).

Depuis 2014, plusieurs reportages ont fait état de l’intérêt des enquêteurs de l’unité permanente anticorrup­tion (UPAC) pour l’ex-chef du Parti libéral du Québec.

Au printemps 2017, notre Bureau d’enquête a dévoilé l’ampleur de l’enquête Mâchurer qui, en plus de M. Charest, cible notamment l’ancien collecteur de fonds libéral Marc Bibeau.

Le patron de L’UPAC, Frédérick Gaudreau, a déclaré en novembre dernier que Mâchurer était toujours en cours. Il n’avait cependant rien dit des personnes visées.

Mais une source bien au fait du dossier a confirmé à notre Bureau d’enquête que M. Charest demeure une des cibles des enquêteurs.

« Il est toujours parmi les personnes visées », nous a-t-on indiqué.

DES DÉLAIS

Selon les informatio­ns obtenues, les enquêteurs de L’UPAC n’ont pas terminé l’examen de tous les documents et des pièces saisis en 2013 lors d’une perquisiti­on dans les bureaux de Shockbéton, Saramac et Centres d’achat Beauward, des entreprise­s de M. Bibeau situées à Saint-eustache.

« Le travail continue », a indiqué notre source.

L’enquête Mâchurer a connu des délais importants parce que certains des documents saisis n’ont pas pu être examinés immédiatem­ent par les policiers.

M. Bibeau a effectivem­ent fait valoir que certains d’entre eux constituer­aient des communicat­ions privilégié­es avec ses avocats, ce qui les garderait hors d’atteinte des policiers.

Un processus de tri des documents saisis a été mis en place à la suite d’une décision rendue par la Cour supérieure en 2016. Le tribunal prévoyait notamment que l’opération serait placée sous la surveillan­ce d’un avocat indépendan­t.

Les avocats de M. Bibeau ont contesté en vain cette décision jusqu’en Cour suprême, ce qui a ajouté des délais supplément­aires.

Au printemps 2017, Robert Lafrenière, alors patron de L’UPAC, avait affirmé que le tri des documents saisis venait tout juste de commencer.

« Cette banque de données va nous apporter du “plus” pour bien ficeler l’enquête Mâchurer », avait-il dit.

ABUS DE CONFIANCE

Amorcée en avril 2014, Mâchurer s’intéresse au financemen­t du PLQ et à l’octroi de contrats publics.

Des documents consultés par notre Bureau d’enquête indiquaien­t que les policiers soupçonnen­t M. Charest d’abus de confiance. Il n’a fait jusqu’ici l’objet d’aucune accusation dans ce dossier.

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 ?? PHOTOS D’ARCHIVES ?? Jean Charest, qu’on voit ici le 13 novembre lors d’un sommet à Ottawa, réfléchit à la possibilit­é d’être candidat à la chefferie du Parti conservate­ur du Canada. En mortaise, L’UPAC a une fiche à son nom dans Mâchurer, que nous avons publiée en avril 2017.
PHOTOS D’ARCHIVES Jean Charest, qu’on voit ici le 13 novembre lors d’un sommet à Ottawa, réfléchit à la possibilit­é d’être candidat à la chefferie du Parti conservate­ur du Canada. En mortaise, L’UPAC a une fiche à son nom dans Mâchurer, que nous avons publiée en avril 2017.

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