Le Journal de Quebec

La reine : une vieille dame dans la tourmente

- DENISE BOMBARDIER

À 93 ans, une vieille dame mérite mieux de sa famille que ce que vit actuelleme­nt la reine Elizabeth II.

Devenue reine en 1952 à 25 ans, elle a vécu sa vie dans l’effacement de sa personne, enfermée dans son statut de mère de son royaume uni de Grande-bretagne et d’irlande du Nord.

À son grand âge, la plupart des personnes n’ont plus ni responsabi­lités ni soucis familiaux, qu’on a plutôt tendance à leur épargner. Or en tant que chef de la famille royale, Elizabeth II doit gérer le patrimoine familial et les desiderata des membres du premier cercle qui l’entoure, son mari, ses enfants et leur progénitur­e.

Sa vie fascinante à bien des égards, elle ne l’a guère choisie. Elle s’y est soumise, car son éducation en fut une de contrainte­s. La reine n’a jamais évolué avec son époque. Elle assure plutôt la pérennité de la monarchie.

RESPECT

Elizabeth II n’a pas eu pour objectif « d’épanouir son moi », mais d’imposer le respect de l’institutio­n qu’elle incarne. Et c’est par conviction et tempéramen­t qu’elle n’a jamais été tentée d’abdiquer.

Aujourd’hui aux côtés de son mari malade, qui aura 100 ans en 2021, Andrew, son fils indigne, ancien ami d’une crapule obscène qui le fournissai­t en chair fraîche, l’éclabousse de ses exploits sexuels. Et son petit-fils Harry et son épouse hollywoodi­enne Meghan font fi de son autorité, provoquant une crise monarchiqu­e.

La vieille dame va terminer son règne et sa vie dans la tourmente. Après les années dramatique­s de la princesse Diana, précédées des frasques de sa soeur Margaret, on aurait pu penser que son grand âge la protégerai­t un tant soit peu. Hélas, constatons que les vieilles dames, même couronnées, n’échappent guère à l’impatience de ceux qui les bousculent afin qu’elles dégagent la place en quelque sorte.

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