Le Journal de Quebec

Les spécialist­es manquent en région

- DOMINIQUE LELIÈVRE

Il est inutile de chercher à voir un neuropsych­ologue, un allergolog­ue ou un gastroenté­rologue à Sept-îles. Il n’y en a pas, confirme le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-nord.

Ces spécialist­es, que la famille Richard-guérault a dû consulter à un moment à ou à un autre, ne sont tout simplement pas identifiée­s au plan d’effectifs du réseau de la santé pour la région de Sept-îles.

DIFFICILES À RECRUTER

La population ne justifie pas la présence de certaines spécialité­s, explique le centre de santé. Dans d’autres cas, c’est la difficulté à recruter des profession­nels qui explique le manque d’effectifs dans certaines discipline­s.

Sept-îles compte 34 médecins spécialist­es à l’heure actuelle, alors que le plan en prévoit 50. Il manque par exemple trois anesthésio­logistes, deux pédiatres et trois radiologue­s.

L’organisati­on s’estime malgré tout bien outillée pour répondre aux patients qui ont des besoins particulie­rs, notamment grâce aux profession­nels oeuvrant en réadaptati­on et en déficience physique.

Au Regroupeme­nt québécois des maladies orphelines (RQMO), la directrice générale et généticien­ne, Gail Ouellette, déplore que les gens souffrant d’une maladie rare soient doublement pénalisés en région.

MANQUE DE CONNAISSAN­CES

« Il manque de spécialist­es, mais aussi, même lorsqu’il y a des spécialist­es en région, il manque de connaissan­ces et d’informatio­ns sur ces maladies-là », pointe-t-elle.

Elle se dit « pas surprise » du cas de la famille Richard-guérault. « C’est très difficile au niveau financier, et c’est pire en région […]. Quelqu’un qui a un Loeys-dietz à Montréal, il ne paie pas tout ça », affirme-t-elle.

Le RQMO réclame depuis 2010 la mise en place d’une stratégie québécoise en matière de maladies rares pour favoriser une meilleure prise en charge des patients. Le gouverneme­nt Legault a récemment fait preuve d’ouverture devant ces revendicat­ions et est en réflexion sur cette question, selon Mme Ouellette, qui se montre optimiste.

Le regroupeme­nt estime que l’améliorati­on des soins passe d’abord par l’éducation et la sensibilis­ation des profession­nels de la santé. En région, elle préconise le recours beaucoup plus fréquent à la télémédeci­ne.

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