La tristesse des Iraniens ressentie jusqu’au Québec
Le premier ministre Justin Trudeau exige une enquête transparente et complète
Plus de 500 membres de la communauté iranienne du Québec ont rendu un dernier hommage à Montréal, hier, aux victimes de l’écrasement de l’avion d’ukrainian Airlines, dont 57 sont des Canadiens.
Se déroulant dans une salle du centreville, la cérémonie fut extrêmement émotive. Plusieurs peinaient à retenir leurs larmes lorsque les portraits des 176 passagers décédés ont défilé à l’écran.
« L’une des personnes qui sont décédées était l’amie d’une amie », a expliqué Shahla Shahsavan, la gorge nouée.
Arrivée depuis à peine trois semaines au pays, sa famille tenait à participer à la commémoration, pour que « les morts ne soient pas morts pour rien ».
«Cet événement, c’est juste un signal de ce qui se passe en Iran, où les gens ne sont pas libres de respirer, où les gens sont tués», a poursuivi Shahrokh Sedighiani, sa peine laissant soudainement place à la colère.
DÉMISSION EXIGÉE
L’iran a reconnu samedi que l’un de ses missiles avait touché par erreur cet avion civil, dans lequel sept résidents du Québec se trouvaient.
« C’est la goutte qui a fait déborder le vase. Le gouvernement iranien doit démissionner », a insisté Nima Machouf, rencontrée en marge des commémorations.
La militante de gauche, déjà très hostile au régime dans son pays natal, ne digère pas que l’iran ait mis trois jours avant de reconnaître sa responsabilité dans la tragédie aérienne.
« On espère que l’enquête internationale va faire la lumière sur ce qui s’est passé parce qu’il reste encore beaucoup de questions », a laissé tomber Mme Machouf, se réjouissant que le Canada ait pu dépêcher des experts sur place.
Le mari de Mme Machouf, l’ancien député Amir Khadir, était aussi présent.
La cérémonie a d’ailleurs pris une tournure très politique lorsque plusieurs personnes dans l’assistance se sont levées et ont scandé des slogans hostiles au régime, poing levé. Le coup d’éclat a d’ailleurs suscité un malaise dans la salle.
TRUDEAU À EDMONTON
En Alberta, le premier ministre Justin Trudeau a aussi participé hier à une cérémonie pour souligner la mémoire des victimes à Edmonton. Il a réitéré que le Canada exigera qu’une enquête transparente et complète soit menée.
« Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas obtenu de réponses », a-t-il précisé. Nous ne nous arrêterons pas tant que justice ne sera pas faite. »
Près de 2000 personnes ont aussi rendu hommage hier, à l’université de Toronto, aux victimes canadiennes de l’accident.