Le long combat de la France pour éviter les sanctions des É.-U.
PARIS | (AFP) Contacts directs avec Donald Trump, rencontres conviviales avec certains de ses proches, mais aussi menaces : la France a pratiquement tout essayé pour éviter des représailles américaines pour sa taxe sur le numérique, sans parvenir à les écarter pour l’instant.
Depuis bientôt une année, le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, à l’origine de la taxe sur les géants du numérique appliquée depuis un an par son pays, assume un rôle dans les relations avec les É.-U. qui sort parfois du périmètre de son ministère.
Le vendredi 12 avril, en marge des réunions de printemps du FMI à Washington, son agenda avait été complètement chamboulé par un coup de fil imprévu le conviant à rencontrer à la Maison-blanche Donald Trump, dont l’interlocuteur est habituellement le président français.
Quelques mois plus tôt, le premier ministre Édouard Philippe avait annoncé la mise en place de ce nouvel impôt pour financer partiellement les mesures prises lors de la crise des « gilets jaunes », sans attendre la conclusion des négociations en cours à L’OCDE sur un accord international.
DISCUSSIONS BILATÉRALES
Depuis, M. Le Maire a multiplié en vain les rencontres bilatérales pour apaiser la relation avec Washington, en maintenant des contacts réguliers avec son homologue américain Steven Mnuchin ou le représentant au Commerce Robert Lighthizer.
La stratégie consistait à passer par le dialogue direct. « On voit très bien comment Trump est mal à l’aise dans les réunions multilatérales. Il médiatise les rencontres bilatérales. C’est sa méthode et elle ne changera pas », a expliqué à L’AFP Sylvie Matelly, directrice adjointe de l’institut de relations internationales et stratégiques.
En vérité, cette stratégie n’a pas porté ses fruits.
M. Le Maire a toutefois annoncé, la semaine dernière, que la France et les États-unis s’étaient donné deux semaines pour trouver un accord au sein de L’OCDE qui pourrait mettre fin à la dispute bilatérale. « Il cherche une porte de sortie » , a commenté à L’AFP une source proche des négociations.
En attendant, l’administration américaine n’a toujours pas levé ses menaces de sanctions.