Le Journal de Quebec

Honte à la DPJ

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Ainsi, le frère de la petite martyre de Granby a aussi été torturé par son père.

Pas surprenant : pourquoi un monstre se contentera­it de maltraiter un enfant quand il peut en maltraiter deux ?

ON SE FIAIT AU PÈRE !

Dans son jugement rendu hier, le magistrat Mario Gervais n’a pas mâché ses mots.

L’enfant de cinq ans a grandi dans « un milieu de vie toxique », son « parcours de vie est accablant et traumatisa­nt », il a subi des sévices « à glacer le sang », il n’a que « cinq ans, mais c’est déjà un écorché de la vie ».

Bref, ce bambin innocent a vécu l’enfer et ce qu’il a vu et enduré va le hanter et le marquer à jamais…

Mais ce qui est sidérant, dans ce jugement, ce qui est presque aussi horrible que la liste des sévices qui ont été infligés à cet enfant est l’attitude de la DPJ. C’est, littéralem­ent, à vomir. En mai 2018, un juge a statué que l’intégrité physique et psychologi­que de ce petit garçon était à risque.

Que sa santé et son bien-être étaient menacés.

Qu’a fait la DPJ pour protéger ce bambin ?

Rien.

Absolument rien.

Pendant les six mois suivant les déclaratio­ns de ce juge, l’intervenan­te de la DPJ associée au dossier n’a JAMAIS rencontré le petit garçon, n’est JAMAIS allée visiter sa demeure pour voir dans quelles conditions il vivait et n’a JAMAIS essayé d’entrer en contact avec sa mère !

JAMAIS ! Pas une maudite fois !

Elle se contentait de parler au père. « Votre fils va bien ? – Ah oui, il va bien. – OK, merci ! » On croit rêver…

OBLIGATION DE PORTER SECOURS

L’intervenan­te de la DPJ était malade, voyez-vous. Elle ne travaillai­t que deux jours par semaine. Elle ne pouvait donc pas faire de suivi…

Et vous savez combien de fois son successeur est allé visiter la maison où le petit garçon demeurait, au cours des six mois suivants ?

Une fois.

Donc, une visite, une seule, en un an.

Alors qu’un juge avait dit que cet enfant était en danger !

Il y a une expression pour ça : non-assistance à personne en danger.

D’ailleurs, voici l’article 219 du Code criminel canadien :

« Est coupable de négligence criminelle quiconque :

a) soit en faisant quelque chose ;

b) soit en omettant de faire quelque chose qu’il est de son devoir d’accomplir, montre une insoucianc­e déréglée ou téméraire à l’égard de la vie ou de la sécurité d’autrui. »

Vous savez que quelqu’un est en danger et vous ne faites rien ? Vous pourrez faire face à des accusation­s.

Mais quand c’est un organisme qui regarde ailleurs et qui omet de porter secours à une personne en danger, c’est drôle, ça « tombe dans la craque », comme on dit.

Personne n’est accusé de quoi que ce soit.

Combien d’enfants ont été ainsi abandonnés par le système ?

« MANQUE DE RESSOURCES »

Regardez bien, la DPJ va dire qu’elle n’a rien fait à cause d’un manque de ressources.

« C’est la faute de la réforme du ministre Barrette », ou un autre truc du genre.

Le pire est qu’il y a probableme­nt d’autres enfants qui ont été ainsi lâchement abandonnés par le système…

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