Les « anciens » formaient « les nouveaux »
Il n’y avait pas de formation à la Boucherie Huot
Aucune formation en santé et sécurité n’était offerte à la Boucherie Huot et les nouveaux employés étaient formés par les anciens « à la manière du compagnonnage».
« Si quelqu’un n’avait pas d’expérience, on l’essayait et s’il avait du coeur, on le formait tout un chacun », a dit, hier, en cour, Mario Bernier, boucher de formation, qui travaillait à la Boucherie Huot en novembre 2016 lorsque le jeune Olivier Bouchard a été littéralement aspiré par un hachoir à viande.
Ce jour-là, le témoin était à son poste quand l’accident est survenu. « J’ai vu le sang, le casque, le cerveau… J’ai dit : “ostie, y’est mort…” Y’était mou comme d’la guenille», a témoigné l’homme, qui a dû consulter, « ayant toujours ces images-là en tête».
Questionné sur les équipements de la boucherie, l’homme a spécifié qu’il s’agissait d’équipements « usagés ».
« Tu voyais que ça avait de l’âge. C’était fonctionnel, mais pas sécuritaire », a souligné l’homme qui ne comprend pas, encore aujourd’hui, pourquoi il n’y avait pas de sécurité sur le hachoir.
CONSOMMATION DE STUPÉFIANTS
Un autre employé, Jean-françois Fortier, a également mentionné à la cour, lorsqu’interrogé par l’avocat de la défense, Me Rénald Beaudry, qu’il savait que la jeune victime avait déjà consommé de la drogue, mais que lui ne l’avait jamais vu faire.
Il a également spécifié à la présidente du tribunal, Annie Trudel, que ce dernier était parfois « mêlé dans ses commandes » et qu’il n’avait « pas de mémoire ».
« Est-ce qu’olivier vous a déjà dit qu’il avait un problème de trouble déficitaire de l’attention ? Qu’il prenait de la médication ? » a alors questionné le poursuivant, Me Marc Gosselin.
« Non, jamais », a répondu le témoin.