Une trentenaire a harcelé son ancien conjoint pendant 18 mois
Une femme qui a créé une dizaine de profils Facebook et utilisé une trentaine de numéros de téléphone pour harceler son ancien conjoint a écopé, hier, d’une peine de détention de 90 jours qu’elle pourra purger de façon discontinue.
Pendant 18 mois, Jocelyne Gendron, 37 ans, qui avait déjà à son actif un antécédent de harcèlement criminel, a inondé son ancien ami de coeur de messages textes et de photos. Après une fréquentation de six mois, l’homme, victime de l’acharnement de son ancienne conjointe, avait mis fin à la relation parce que celle-ci était chaotique.
C’est à partir de ce moment que les choses se sont compliquées pour lui. Toujours selon le témoignage qu’il a livré au juge Hubert Couture, il pouvait recevoir de multiples appels dans la journée et jamais la personne au bout du fil ne parlait, choisissant plutôt de raccrocher.
« C’était au quotidien, chaque semaine, continuellement. Le téléphone sonnait surtout en avant-midi et en soirée », a-t-il raconté.
Bien que la preuve présentée devant le tribunal par la procureure aux poursuites criminelles et pénales Me Franceline Lamoureux-auclair en était une qualifiée de circonstancielle, le juge a rappelé qu’il se devait de regarder « l’ensemble de la preuve » présentée pour se faire une idée du portrait.
« Il y a une façon de faire qui se retrouve dans le contenu des différents envois. Le langage employé et les qualificatifs qui se recoupent. Les photos également qui sont à caractère érotique, voire même pornographique, sont là des éléments que le tribunal retient pour conclure, hors de tout doute raisonnable, de la culpabilité de madame », a précisé le juge.
IMPOSER « LE RESPECT »
Dans le cadre des observations sur la peine, bien que la sentence suggérée ait été faite de façon commune avec l’avocat de la défense, Me Hugo Blanchette, la procureure a rappelé au juge que l’ancien conjoint de Gendron était aujourd’hui anxieux et qu’il se faisait désormais « les pires scénarios ».
« Maintenant, chaque fois que le téléphone sonne ou que l’on cogne à sa porte, il craint que ce soit-elle », a rappelé Me Lamoureux-auclair.
Avant de prononcer sa sentence, le magistrat a rappelé à la dame «qu’on ne pouvait imposer à quelqu’un d’aimer une autre personne ». « Toutefois, moi, par la sentence, je peux vous imposer de respecter la victime, et cela aura pour conséquence que vous vous respecterez vous-même», a-t-il ajouté.