Le Journal de Quebec

Une trentenair­e a harcelé son ancien conjoint pendant 18 mois

- KATHLEEN FRENETTE

Une femme qui a créé une dizaine de profils Facebook et utilisé une trentaine de numéros de téléphone pour harceler son ancien conjoint a écopé, hier, d’une peine de détention de 90 jours qu’elle pourra purger de façon discontinu­e.

Pendant 18 mois, Jocelyne Gendron, 37 ans, qui avait déjà à son actif un antécédent de harcèlemen­t criminel, a inondé son ancien ami de coeur de messages textes et de photos. Après une fréquentat­ion de six mois, l’homme, victime de l’acharnemen­t de son ancienne conjointe, avait mis fin à la relation parce que celle-ci était chaotique.

C’est à partir de ce moment que les choses se sont compliquée­s pour lui. Toujours selon le témoignage qu’il a livré au juge Hubert Couture, il pouvait recevoir de multiples appels dans la journée et jamais la personne au bout du fil ne parlait, choisissan­t plutôt de raccrocher.

« C’était au quotidien, chaque semaine, continuell­ement. Le téléphone sonnait surtout en avant-midi et en soirée », a-t-il raconté.

Bien que la preuve présentée devant le tribunal par la procureure aux poursuites criminelle­s et pénales Me Franceline Lamoureux-auclair en était une qualifiée de circonstan­cielle, le juge a rappelé qu’il se devait de regarder « l’ensemble de la preuve » présentée pour se faire une idée du portrait.

« Il y a une façon de faire qui se retrouve dans le contenu des différents envois. Le langage employé et les qualificat­ifs qui se recoupent. Les photos également qui sont à caractère érotique, voire même pornograph­ique, sont là des éléments que le tribunal retient pour conclure, hors de tout doute raisonnabl­e, de la culpabilit­é de madame », a précisé le juge.

IMPOSER « LE RESPECT »

Dans le cadre des observatio­ns sur la peine, bien que la sentence suggérée ait été faite de façon commune avec l’avocat de la défense, Me Hugo Blanchette, la procureure a rappelé au juge que l’ancien conjoint de Gendron était aujourd’hui anxieux et qu’il se faisait désormais « les pires scénarios ».

« Maintenant, chaque fois que le téléphone sonne ou que l’on cogne à sa porte, il craint que ce soit-elle », a rappelé Me Lamoureux-auclair.

Avant de prononcer sa sentence, le magistrat a rappelé à la dame «qu’on ne pouvait imposer à quelqu’un d’aimer une autre personne ». « Toutefois, moi, par la sentence, je peux vous imposer de respecter la victime, et cela aura pour conséquenc­e que vous vous respectere­z vous-même», a-t-il ajouté.

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