Trump signe un accord commercial « historique »
Entente préliminaire entre les États-unis et la Chine
WASHINGTON | (AFP) Donald Trump a signé hier un accord commercial préliminaire avec le vice-premier ministre chinois Liu He, « un pas de géant » pour rééquilibrer le commerce entre les deux grandes puissances économiques qui suscite cependant des réserves aux États-unis.
« Aujourd’hui marque une étape historique qui n’avait jamais été franchie [...] vers un accord commercial juste et réciproque entre les États-unis et la Chine », a déclaré le président américain lors d’une longue cérémonie à la Maison-blanche.
Face à l’enthousiasme du milliardaire républicain, la chambre américaine du Commerce, patronat américain, s’est montrée plus mesurée, exhortant Washington et Pékin à résoudre les problèmes de fond restés en suspens, citant en particulier les subventions chinoises. « Ces problèmes complexes et de longue date ont un impact significatif sur la capacité des entreprises américaines à rivaliser », a commenté Thomas Donohue, son président.
Pour l’heure, ce traité profitera essentiellement aux agriculteurs et industriels, victimes collatérales dans ce conflit.
La Chine s’est en effet engagée à acheter pour 200 milliards $ de produits américains supplémentaires au cours des deux prochaines années afin de réduire le déficit commercial américain, grande revendication de la Maison-blanche.
TAXES MAINTENUES
L’accord contient également des dispositions relatives à la protection de la propriété intellectuelle et aux conditions de transfert de technologies, autres grandes exigences des États-unis.
Déclenché au printemps 2018 pour mettre fin aux pratiques commerciales chinoises jugées « déloyales », ce conflit s’est matérialisé par des droits de douane punitifs réciproques sur des centaines de milliards de dollars de marchandises.
Toutefois, Donald Trump a indiqué que les droits de douane punitifs frappant actuellement plus de 370 milliards $ de produits chinois seraient maintenus tant que la phase 2 de l’accord ne serait pas signée. « Je vais les garder, sinon nous n’aurons aucune carte en mains pour négocier », a-t-il argué.
Si l’administration soutient mordicus que c’est la Chine qui paie, une grande majorité d’économistes soulignent que de fait, ce sont les importateurs américains et peut-être bientôt les consommateurs qui font les frais de ces taxes.