Le Journal de Quebec

Un voyage dans le sud qui donne des chaleurs financière­s

- Emmanuelle Gril c emmanuelle.gril@quebecorme­dia.com

Voulant s’offrir un dernier voyage en famille avant que leurs deux enfants ne quittent le nid, Josée et André ont décidé de partir une semaine dans le sud pour la semaine de relâche, en mars prochain. Un projet qui allait s’avérer plus coûteux que prévu…

Pour être certains d’avoir de la place durant cette période très achalandée, les parents ont commencé à magasiner durant l’été. Au mois d’août, ils ont acheté quatre forfaits à 1799 $ chacun pour un séjour dans un tout inclus au Mexique, pour un total de 7200 $. Ayant tous deux un emploi, Josée et André ont estimé pouvoir s’offrir cette escapade en famille, mais une série d’événements imprévus va déséquilib­rer leur situation financière.

MAUVAISES SURPRISES

Tout d’abord, leur auto est tombée en panne, ce qui a engendré des frais de réparation importants. Puis Josée a perdu son emploi. Elle a heureuseme­nt trouvé un autre poste rapidement, mais a passé un mois sans revenus.

Qui plus est, un solde d’impôt de 1400 $ pour l’année fiscale 2018 reste encore à payer. Enfin, lors du renouvelle­ment de leur hypothèque, l’an dernier, le couple a convenu d’augmenter les versements afin de rembourser le prêt hypothécai­re plus rapidement, ce qui représente un montant supplément­aire de 300 $ par mois.

Au bout du compte, en décembre dernier, Josée et André avaient du mal à joindre les deux bouts et étaient tout juste en mesure de payer les montants minimums de leurs cartes de crédit, qui affichaien­t un solde total de 15 400 $, en plus de ceux de leur marge de crédit de 8000 $.

Pour trouver des pistes de solution et savoir comment reprendre le contrôle de leurs finances, ils ont donc décidé de consulter un conseiller chez Jean Fortin et Associés.

DES INTÉRÊTS QUI GONFLENT LA FACTURE

« Il est tout à fait normal de vouloir se gâter en famille, surtout lorsque les choses vont bien et qu’on entrevoit avec un peu de tristesse le départ des enfants du foyer familial, souligne Pierre Fortin, président de Jean Fortin et Associés. Toutefois, Josée et André ont commis deux erreurs : tout d’abord, ils ont pris leur décision sans la planifier, l’achat a été effectué rapidement et la totalité du voyage a été payée par carte de crédit », poursuit-il. En outre, ils n’avaient aucun fonds d’urgence pour pallier les imprévus que la vie peut parfois réserver…

« La règle d’or pour les vacances et autres dépenses non essentiell­es est qu’elles devraient toujours être payées avec de l’argent mis de côté à l’avance à chaque paye, dans un compte spécialeme­nt prévu à cette fin », recommande Pierre Fortin. En effet, même si elles sont bien pratiques, les cartes de crédit ont aussi des taux d’intérêt élevés, souvent aux alentours de 19 %, ce qui augmente d’autant le montant total payé. Ainsi, le voyage en famille coûtera non pas 7200 $, mais bien 9500 $ s’il est remboursé sur trois ans. Soit 30 % de plus que le montant initial !

UNE SOLUTION MOINS COÛTEUSE

En utilisant leur carte de crédit pour s’offrir ce voyage, Josée et André ont non seulement payé beaucoup plus cher, mais ils se sont aussi privés d’une marge de manoeuvre dont ils auraient eu besoin pour faire face aux dépenses imprévues. Résultat : la semaine de vacances en famille tant espérée risque de devenir une source de stress, et même de regrets.

La stabilité de leur situation profession­nelle et de leurs revenus leur a toutefois permis de trouver une solution. « Nous leur avons recommandé de demander à leur banque une augmentati­on de leur marge de crédit afin d’y transférer le solde de leurs cartes de crédit. Le paiement mensuel sera de 738 $ pendant trois ans, mais au moins ils ne payeront plus que 8,5 % d’intérêt au lieu de 19,9 % et économiser­ont

4300 $ en frais d’intérêt », explique Pierre Fortin.

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