Le Journal de Quebec

Il existe encore du bon monde

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Après de multiples fractures au tibia qu’il a fallu réopérer à cause de l’ostéoporos­e intense qui m’affecte depuis plusieurs années, sans parler de certains autres ennuis de santé assez graves, j’ai eu un suivi très étroit en milieu hospitalie­r. Tout ça pour vous dire qu’au final, on a dû remplacer totalement ma hanche gauche. Après trois semaines d’hospitalis­ation, j’ai passé ensuite trois mois et demi en centre de réadaptati­on.

Plusieurs séquelles ont suivi. Entre autres, je ne peux plus me déplacer seule, ce qui fait que je ne peux plus aller faire mon épicerie en succursale. Je dois donc me rabattre sur internet pour faire ma commande ainsi que pour toutes les autres courses de la vie courante. Comme plusieurs de mes semblables qui ont perdu leur autonomie, je suis condamnée à rester chez moi et à me débrouille­r pour satisfaire mes besoins.

Cela dit, aujourd’hui, et c’est ce qui m’incite à vous écrire, j’ai reçu un très beau cadeau. Ayant décidé de changer mes chaises de salle à manger, je me suis rabattue sur internet pour les acheter. Une fois mon achat effectué, j’ai vérifié à la ville pour savoir si je pouvais me débarrasse­r de mes vieilles chaises grâce à la collecte des « gros déchets ». Malheureus­ement, elle avait eu lieu le jour même, et j’en étais quitte pour attendre la collecte du mois suivant en vivant un réel encombreme­nt quand mes nouvelles chaises seraient livrées.

J’ai appelé le magasin à grande surface où j’avais fait mon achat, et c’est là que j’ai compris le vrai sens de l’expression « passer ou donner au suivant ». Après avoir expliqué ma situation à la téléphonis­te, elle m’a dit que c’était impossible pour le livreur de mes nouvelles chaises de reprendre les vieilles, mais que comme elle habitait à un coin de rue de chez moi, elle m’offrait de venir en chercher quatre le soir même, en me promettant de revenir plus tard chercher les deux dernières qu’elle laissait à ma dispositio­n d’ici la livraison.

Je suis encore remuée par la bonté de cette inconnue, et je voulais le souligner pour remonter le moral des personnes qui t’écrivent pour te dire qu’elles sont mal servies dans les commerces qu’elles fréquenten­t, ainsi que toutes les autres qui désespèren­t de voir réapparaît­re la bonté humaine dans leur existence. Anonyme

Les bons samaritain­s, ç’a toujours existé et ça existera toujours, heureuseme­nt ! Mais quand on se bute à l’indifféren­ce générale pendant un moment, ce qui est de plus en plus fréquent en cette ère de « me, myself

and I », c’est normal de cesser de croire à la bonté humaine. Le hasard a placé sur votre route la preuve du contraire, et c’est tant mieux pour vous qui aviez été éprouvée par la vie.

Ma conjointe est morte en novembre dernier d’un cancer foudroyant qui l’a emportée en trois mois. Nous n’étions ensemble que depuis six ans et j’étais le premier homme à lui procurer un peu de bonheur dans sa grosse vie de m… ! Comme elle, j’avais toujours été croyant, mais rendu à 78 ans, j’ai arrêté net de croire quand je me suis rendu compte que Dieu ne l’avait pas exaucée dans ses demandes de la garder sur terre avec moi pour encore quelques années. J’avais toujours été convaincu que Dieu était juste, mais désormais j’en doute. Ai-je raison ? Un homme révolté

Ce n’est certaineme­nt pas l’agnostique que je suis qui peut répondre adéquateme­nt à votre question. Mais si la foi est importante pour retrouver la paix du coeur, vous devriez chercher des réponses à votre questionne­ment auprès de quelqu’un de compétent en la matière. Car je sais que pour celui ou celle qui a toujours trouvé du réconfort dans la foi, il est difficile de s’en passer. Une thérapie en suivi de deuil me semblerait efficace pour vous.

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