Le Journal de Quebec

Les temps sont durs pour les entraîneur­s

- MARC DE FOY marc.defoy@quebecorme­dia.com

Vous êtes-vous demandé, comme moi, en apprenant le congédieme­nt de Gerard Gallant, s’il avait frappé un de ses joueurs ou s’il s’était conduit de façon inappropri­ée ? Quelle nouvelle renversant­e ! Ça ne tient pas debout.

Le directeur général des

Golden Knights de Vegas, Kelly Mccrimmon, a expliqué sa décision en disant qu’un changement d’entraîneur était nécessaire pour que l’équipe puisse atteindre son plein potentiel.

Or, les Golden Knights sont à trois points de la tête et à un point du deuxième et du troisième rangs dans la division Pacifique. Ils totalisent le même nombre de points (54), mais avec deux matchs de plus, que les Canucks de Vancouver et les Jets de Winnipeg, qui occupent les septième et huitième positions dans l’associatio­n de l’ouest.

On parle de la même équipe qui, à sa première saison dans la Ligue nationale il y a trois ans, a atteint la finale de la Coupe Stanley, sous la direction de Gallant.

GESTE DE PANIQUE

Si le licencieme­nt de Gallant n’est pas un geste de panique, je me demande bien ce que c’est. Il n’y a aucun lien à faire non plus avec son renvoi par les Panthers de la Floride, il y a quatre ans.

Gallant avait été alors limogé par un individu, du nom de Tom Rowe, qui voulait s’assurer tous les pouvoirs aux opérations hockey. Rowe fut tassé à la fin de cette même saison pour refaire place à Dale Tallon.

Les entraîneur­s ont beau savoir qu’ils sont embauchés pour être congédiés, la situation est devenue épidémique cette saison. Bon, Bill Peters (Calgary) et Jim Montgomery (Dallas) ont été mis à la porte pour des raisons qui n’étaient pas reliées au rendement de leur équipe.

Il y a aussi un côté loufoque dans tout ça. Peter Deboer et John Hynes, qui n’étaient plus assez bons pour diriger les Sharks de San Jose et les Devils du New Jersey, ont succédé respective­ment à Gallant et à

Peter Laviolette chez les Predators de Nashville.

SA SEULE FAUTE

On peut se demander si l’amère défaite des Golden Knights aux mains des Sharks dans les séries de l’an dernier n’a pas joué contre Gallant à la fin. Tout le monde sait que les arbitres ont gaffé lorsqu’ils ont infligé une pénalité de cinq minutes à Cody Eakins dans le septième match.

On connaît la suite de l’histoire. S’il y avait un reproche à faire à Gallant, il aurait dû demander un temps d’arrêt pendant que les rondelles entraient de tous les côtés dans le filet des Knights.

Ceux-ci jouent gros. Mccrimmon va passer pour un génie si son équipe atteint les standards qu’il a sur sa planche à dessin. Si son plan échoue, il va devenir la tête de Turc des partisans des Knights.

Comprends pas.

HO, LES MOTEURS !

Pendant ce temps, chez nous, certains journalist­es s’amusent à dresser des listes de candidats potentiels à la succession de Claude Julien alors qu’il est toujours en poste.

Où est passée la décence ?

On peut bien dire après ça que le hockey, c’est débile à Montréal.

Julien fait ce qu’il peut avec ce qu’il a. Comme la plupart des entraîneur­s qui ont défilé derrière le banc du Tricolore depuis 25 ans.

PAS LES PREMIERS À TRICHER

Les événements qui secouent le baseball cette semaine sont différents. A.J. Hinch et Alex Cora ont perdu leur poste d’entraîneur­s pour cause de tricherie. On a beau dire que le vol de signaux ne date pas d’hier dans le baseball, ce n’est pas une raison pour mettre la tête dans le sable.

Vous souvenez-vous du lanceur Bob James ? Vous gagnez une moitié de robot si vous saviez qu’il fut le premier choix au repêchage des Expos en 1976, qu’il a fait ses débuts avec l’équipe à

19 ans en 1978 et qu’il a connu sa meilleure saison à Montréal en 1984 avant d’être échangé à la fin de cette même campagne aux White Sox de Chicago en retour du joueur de deuxième but Vance Law.

Qu’est-ce qu’il vient faire ici ?

Voici un récit qu’il a publié mardi sur sa page Facebook : « Durant mes années avec les White Sox de Chicago (1985 à 1987), un immense panneau publicitai­re annonçant la marque Gatorade était suspendu au balcon, dans le champ centre. Sous l’enseigne, il y avait une ampoule de 100 watts et une caméra fixée sur le receveur qui étaient reliées au bureau des entraîneur­s adjoints. De là, un entraîneur actionnait un bouton qui faisait scintiller la lumière lorsque le receveur adverse commandait une balle rapide à son lanceur. Quand l’ampoule ne s’allumait pas, c’était un message pour nos frappeurs qu’ils devaient s’attendre à un lancer avec effet. »

C’était aussi simple que ça !

POURQUOI LES MEILLEURS ?

Contrairem­ent aux Astros de Houston en 2017 et aux Red Sox de Boston en 2018, les White Sox n’ont pas remporté la Série mondiale pendant les trois années que James a passées avec eux. En fait, il leur a fallu patienter jusqu’en 2005 pour remporter leur premier titre depuis 1919, année du scandale des « Black Sox ». Mais pourquoi tricher ?

On pourrait comprendre à la limite – et encore là – dans le cas d’équipes moribondes. Or, les Astros et les Red Sox misaient sur des formations qui pouvaient aspirer aux grands honneurs quand ils ont remporté la Série mondiale à tour de rôle.

Le propriétai­re des Astros, Jim Crane, a mis ses culottes en relevant le directeur général John Luhnow et Hinch de leurs fonctions.

RÉPUTATION PERDUE

Quant aux Red Sox, ils n’ont pas attendu la fin de l’enquête de la MLB sur Alex Cora, qui était le cerveau derrière le stratagème manigancé par les Astros et qu’il avait emmené à Boston.

Cora avait tout pour lui. Il était le premier entraîneur-chef portoricai­n dans les majeures. Sa réputation en prend maintenant pour son rhume, tout comme pour Luhnow et Hinch.

Les trois coupables logent maintenant à la même adresse que Shoeless Joe Jackson, Pete Rose, Barry Bonds, Roger Clemens, Mark Mcgwire, Sammy Sosa et tous les autres grands noms du baseball qui ont entaché leur notoriété et le baseball.

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