Le Journal de Quebec

LES ANGLOS SONT MEILLEURS

Le Journal publie un palmarès présentant des données inédites sur la diplomatio­n au collégial

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Les cégeps anglophone­s affichent les meilleurs taux de réussite au Québec dans ce tout nouveau classement du réseau collégial, que Le Journal publiera en totalité demain. Sur la photo, des étudiants du cégep de Saintefoy, l’un des collèges francophon­es qui tirent le mieux leur épingle du jeu.

Les cégeps anglophone­s trônent en tête d’un tout nouveau classement réalisé par Le Journal à partir de données inédites sur la diplomatio­n dans les cégeps, qui révèle de grands écarts entre les établissem­ents.

Le Palmarès des cégeps – qui sera publié en totalité demain dans un cahier de 16 pages – permet de comparer les taux de diplomatio­n de chaque cégep dans les trois programmes préunivers­itaires les plus répandus et les dix techniques les plus populaires.

La comparaiso­n est basée sur les taux de diplomatio­n des cinq dernières cohortes, pondérée selon le nombre d’étudiants. Pour chacun des cégeps, la moyenne au secondaire des étudiants admis ainsi que la proportion d’étudiants à besoins particulie­rs sont précisés.

La diffusion de ces données est « fondamenta­le », affirme Michel Perron, professeur retraité de l’université du Québec à Chicoutimi et du cégep de Jonquière.

Tout comme la Fédération des cégeps, cet expert réclame un vaste chantier visant à faire augmenter le taux de diplomatio­n au cégep, qui stagne autour de 64 % depuis des années.

Or pour donner un coup de barre, il faut d’abord mieux cerner les enjeux et les disparités entourant la réussite au collégial, affirme M. Perron.

COMMUNAUTÉ « TISSÉE SERRÉE »

Ce Palmarès, basé sur les données du ministère de l’éducation, permet de constater que les cégeps anglophone­s arrivent en tête dans plusieurs programmes, notamment en sciences de la nature et en sciences humaines.

Le tiers des cégeps qui figurent dans les « top 3 » que nous publions ci-contre sont d’ailleurs des établissem­ents anglophone­s, alors que ces derniers ne comptent que pour 13 % de tous les collèges publics au Québec.

Ce constat n’étonne pas Michel Perron, qui rappelle que le taux de diplomatio­n au secondaire est aussi plus élevé chez les anglophone­s que les francophon­es.

La communauté « tissée serrée » et l’importance accordée à l’école peuvent expliquer le succès des anglophone­s, tant à l’école secondaire qu’au cégep, souligne-t-il.

« Le premier facteur qui permet de prédire la diplomatio­n au collégial, ce sont les résultats des étudiants à l’école secondaire », précise M. Perron.

Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que les régions qui se retrouvent en tête pour leur taux de diplomatio­n au secondaire arrivent aussi dans les premiers rangs pour la diplomatio­n au collégial.

L’inverse est aussi vrai, souligne cet expert, qui rappelle que le taux de diplomatio­n « est loin de dépendre seulement de ce qui se passe dans le collège ».

Des propos appuyés par Simon Larose, professeur à la Faculté des sciences de l’éducation de l’université Laval, qui tient à souligner les limites d’un tel exercice basé sur le taux de diplomatio­n.

70 % DANS UN CÉGEP ET 15 % DANS L’AUTRE...

Ces classement­s permettent de révéler des écarts importants entre les cégeps pour un même programme. En sciences humaines, le Collège Dawson diplôme 74,5 % de ses étudiants alors que cette proportion est de 30 % au cégep de Rosemont.

Le fossé entre cégeps est aussi très grand dans le secteur technique : en gestion de commerces, le cégep de Sainte-foy diplôme 70,8 % de ses étudiants comparativ­ement à 15,2 % pour le cégep André-laurendeau. « Les écarts sont vraiment énormes, c’est frappant », lance Michel Perron.

De son côté, Simon Larose rappelle que le profil des étudiants admis au collégial « varie considérab­lement d’un cégep à l’autre », en fonction de la sélection à l’entrée, ce qui peut expliquer en bonne partie ces écarts ( à lire demain).

La Fédération des cégeps refuse, quant à elle, de cautionner l’exercice. Des observateu­rs espèrent toutefois qu’il permettra de braquer les projecteur­s sur les défis entourant la réussite au collégial, pour mieux s’y attaquer.

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