Le Journal de Quebec

NOTRE CAHIER SPÉCIAL DE

- JOSÉE LEGAULT josee.legault@quebecorme­dia.com

Ça y est. Le populaire humoriste Guy Nantel se porte candidat à la chefferie du Parti québécois. Audacieux comme à son habitude, il a même poussé l’enveloppe hier jusqu’à faire son annonce dans les bureaux du PQ. Comme quoi, cette course vient de recevoir une solide dose d’adrénaline.

Face aux autres candidats déclarés – Sylvain Gaudreault, Paul St-pierre Plamondon et Frédéric Bastien –, sa notoriété lui donne un avantage. Ce qui, par contre, le placera encore plus sous les projecteur­s dès que viendra le temps de débattre d’idées avec ses adversaire­s.

Son atterrissa­ge dans l’arène politique s’est néanmoins fait avec modestie et clarté. Pour ceux qui le connaissen­t bien, cela n’a rien de très surprenant. Comme bien des personnali­tés publiques, Guy Nantel est un être gentil et plutôt timide dans la « vraie vie », comme on dit.

Candidat atypique – et c’est un euphémisme –, il n’en reste pas moins qu’il est un homme cultivé et très, très politisé. Volontaris­te de nature, sa position claire sur la souveraine­té en est le reflet parfait : un référendum rapide dès un premier mandat.

Selon Guy Nantel, « les conditions gagnantes, on ne les attend pas. On les fait ».

VOLONTARIS­TE

« Les conditions gagnantes, on ne les attend pas. On les fait », lançait-il hier aux journalist­es. La formule pourrait fort bien lui servir de slogan de campagne. D’autant plus qu’elle le distingue fortement de l’« attentisme » de l’ex-chef péquiste Lucien Bouchard. Lequel, à l’opposé, jurait qu’il ne ferait pas de référendum sans de mystérieus­es « conditions gagnantes » préalables.

Sur le plan de la communicat­ion, Guy Nantel se démarque également des trois autres candidats de la course. Homme de scène, il a insisté pour dire qu’il sait « communique­r directemen­t avec le peuple » et qu’il est « proche du monde ». Une qualité certaine que possède aussi, non pas par hasard, le premier ministre François Legault.

Guy Nantel appelle à une course « propre ». De toute manière, le pénible souvenir de la dernière course où Jean-françois Lisée multipliai­t les attaques personnell­es contre Alexandre Cloutier est tel que les autres candidats voudront sûrement eux aussi mener une campagne « propre ».

FRANCHISE

Le « ton » que prendra cette course s’annonce en effet déterminan­t pour la suite des choses au PQ. Les débats d’idées seront sûrement corsés, comme il se doit, mais des attaques trop personnell­es rendraient d’autant plus impossible la moindre unificatio­n des troupes restantes.

La raison est simple. Le gouverneme­nt Legault occupant quasiment tout le terrain nationalis­te, pour le

PQ, cette course est en quelque sorte celle des derniers espoirs. La plupart des candidats à la chefferie semblent l’avoir compris. D’où l’appel de Guy Nantel à « réunifier » ce qu’il reste du mouvement souveraini­ste en ramenant tout d’abord le PQ à sa raison d’être originelle.

Parce qu’il vient de l’extérieur de l’establishm­ent péquiste, Guy Nantel peut toutefois se permettre une franchise presque brutale. C’est sans hésitation qu’il rappelle ainsi l’essentiel : depuis 25 ans, sauf pour de rares exceptions, dont sous la direction de PKP, le PQ a commis la grave erreur de balayer son option sous le tapis. Cette course, finalement, s’annonce plus étonnante qu’on ne l’aurait cru.

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