Des négociations qui ne mènent à rien
Après avoir tenté de négocier avec les Micmacs pour faire passer un convoi de pales d’éoliennes par train à Listuguj, la Société du chemin de fer de la Gaspésie jette l’éponge.
Le transporteur ferroviaire devait faire passer un convoi de 72 wagons contenant 48 pales d’éoliennes, de New Richmond à Matapédia, pour demain.
Or, des manifestants micmacs installés sur la voie ferrée depuis quelques jours refusent catégoriquement tout passage de trains, quel qu’il soit. Ce blocage a pour but de venir en appui aux chefs héréditaires Wet’suwet’en, de la Colombie-britannique, qui s’opposent au projet de gazoduc Coastal Gaslink.
« On discute, mais ils n’ont pas une structure bien organisée. Ce n’est pas évident », a expliqué hier matin le président de la Société du chemin de fer de la Gaspésie et maire de New Richmond, Éric Dubé.
« Ils veulent que la GRC sorte des réserves dans l’ouest canadien. Mais moi, je n’ai pas de contrôle là-dessus », a-t-il ajouté.
En soirée, lasse des négociations qui ne menaient visiblement à rien, la société a mis fin à ses pourparlers.
UN PROBLÈME NATIONAL
La situation est semblable pour plusieurs régions du Canada, qui voit son réseau ferroviaire lourdement paralysé.
Sur la Rive-sud de Montréal, à Candiac, des Mohawks s’affairent à bloquer les rails du Canadien Pacifique (CP) grâce à une gigantesque butte de neige et n’ont pas, eux non plus, l’intention d’abdiquer.
La circulation des trains de marchandises et de passagers est également interrompue en Ontario. Impossible d’utiliser les rails du Canadien National (CN), entre Montréal et Toronto, ce qui perturbe grandement l’économie du pays.
Pour Sébastien Brodeur-girard, professeur à l’école d’études autochtones de l’université du Québec en Abitibi-témiscamingue, il aurait fallu faire passer les rails à l’extérieur des réserves pour éviter ce genre de manifestation.
« Malheureusement, s’ils avaient une autre façon de se faire entendre [par les gouvernements], ils le feraient », constate-t-il.