Le Journal de Quebec

Frida et Diego réunis au MNBAQ

Les peintres mexicains ont eu une vie tumultueus­e

- SANDRA GODIN

Même si son mari, Diego Rivera, était un muraliste célèbre, la peintre Frida Kahlo est rapidement devenue l’emblème de ce couple d’artistes mexicains à la relation tortueuse. Le Musée national des beaux-arts du Québec accueille un riche corpus d’oeuvres dont elle est au coeur et qui raconte l’histoire pas banale des deux peintres adulés.

Exposition acclamée à l’internatio­nal depuis quelques années, dont à Sydney et à Istanbul, Frida Kahlo, Diego Rivera et le modernisme mexicain a été inaugurée mercredi à Québec, rassemblan­t 150 oeuvres tels des murales, des photograph­ies et des dessins.

La vie d’adulte de Frida Kahlo a été marquée par la maladie. À 18 ans, un autobus dans lequel elle se trouvait est frappé par un tramway. Son corps brisé nécessiter­a une trentaine d’opérations chirurgica­les jusqu’à son décès, à 47 ans. L’événement tragique n’a pas freiné sa carrière d’artiste : elle peignait alitée, avec des miroirs au-dessus de son lit.

UN AMOUR FUSIONNEL

En 1929, à l’âge de 21 ans, Frida Kahlo marie l’artiste Diego Rivera, 42 ans. Leur histoire d’amour incroyable­ment tumultueus­e durera 25 ans, et sera entrecoupé­e de divorces, de remariages et de nombreuses infidélité­s. La première zone de l’exposition est consacrée à leur vie, où on voit notamment une vidéo du couple très amoureux.

Celui-ci a ironiqueme­nt été tourné par Nicolas Murray, qui a été, pendant dix ans, l’amant de Frida Kahlo. Plus loin, on croise un portrait que Rivera a peint de la soeur de Kahlo, avec qui il l’a trompée. Un divorce a suivi, et un remariage, un an plus tard.

AUTOPORTRA­ITS ET MURALES

Diego Rivera était reconnu pour ses immenses murales, qu’il a peintes sur des dizaines d’édifices de Mexico. Le musée présente une reproducti­on d’une d’entre elles, dont l’originale fait 17 000 pieds carrés.

Quant à elle, Frida Kahlo a laissé en héritage un petit corpus de 143 oeuvres, la plupart de petits formats, et beaucoup d’autoportra­its qui ont fait sa renommée.

Autodidact­e, elle a été l’une des premières artistes à se mettre en scène dans ses oeuvres, bien avant l’arrivée du selfie, note André Gilbert.

Elle est devenue une véritable marque de commerce après sa mort, un phénomène inédit, très rare pour un artiste en arts visuels, remarque le commissair­e. Le musée a abordé le sujet en érigeant une boutique au milieu d’une salle d’exposition.

L’exposition à la scénograph­ie émotive et colorée a été rendue possible grâce aux collection­neurs Jacques et Natacha Gelman, deux Européens qui ont été fascinés pour le couple et qui ont possédé une des plus importante­s collection­s privées d’art mexicain du XXE siècle.

L’exposition a lieu jusqu’au 18 mai.

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Une des oeuvres de Frida Kahlo exposée au Musée national des beaux-arts. PHOTO STEVENS LEBLANC

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