Le Journal de Quebec

Penséedujo­ur

Le premier pas pour avoir ce que vous voulez, c’est d’avoir le courage de quitter ce que vous ne voulez plus. – Anonyme

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Pour valoriser le rôle des parents

Votre réponse à « Retour sur le vrai rôle des parents » m’a étonnée. Cette lettre d’une personne qui, très jeune, avait choisi un mode de vie autre que celui idéalisé par ses parents méritait mieux. C’est un fait qu’un parent responsabl­e peut exiger des choses de ses enfants. Qu’une fille décide de faire ses propres choix de vie et que ses parents la mettent à la porte me semble déjà une sacrée conséquenc­e, quand on sait combien il est difficile de faire ses premiers pas d’adulte au sortir du nid pour acquérir son autonomie. Imaginez l’effet de rejet ressenti quand on se fait dire : « On est d’accord pour respecter tes choix, mais tu es à la porte, on ne t’aidera pas ! »

Cette fille a bûché pour payer son cégep, se trouver un emploi, donner naissance à deux enfants et les mener vers l’autonomie. Non seulement elle n’est pas désorganis­ée, mais elle est forte et vaillante, et ses parents devraient être fiers qu’elle ait fait d’eux des grands-parents.

Devrait-elle payer ses choix toute sa vie ? Même 20, 30 ans après les faits ? Pourquoi ne pas avoir tenu compte qu’elle a fait preuve d’humilité pour venir leur demander une aide financière ? Ses parents ne devraient-ils pas enfin reconnaîtr­e ce qu’elle a fait de bien, surtout qu’ils sont à l’aise financière­ment ? Comment pouvez-vous accepter que leur rancune envers leur fille soit restée intacte en dépit du temps qui a passé ? Est-ce qu’il ne serait pas sage de leur part de penser autrement aujourd’hui ?

L’adolescenc­e n’est facile pour personne, mais ça n’a jamais été la norme de mettre ses enfants à la porte pour autant. Si eux ont souffert, leur fille aussi. Ça fait partie de la vie. Mais à un moment donné, ça devient de la rancune déplacée si le rejet perdure.

Ce type de parents, incapables de fermer le dossier de la souffrance pour faire place à la paix, me lève le coeur. Ce ne sont certaineme­nt pas des parents aimants. Je les qualifiera­is de simples géniteurs. Pourquoi ne pas avoir choisi plutôt de donner une tape dans le dos de leur fille ? Kim Tremblay

Je n’ai jamais dit que j’étais d’accord avec la décision des parents de cette femme. Je lui ai simplement réitéré qu’avec le genre de personnes qu’ils étaient, elle ne pouvait pas s’attendre à une autre réaction. Qu’à 50 ans elle se tourne vers eux pour obtenir de l’aide financière quand elle n’en avait fait qu’à sa tête toute sa vie en dépit de ce qu’ils espéraient d’elle, ne pensez-vous pas que c’était rêver en couleur ? Elle avait 18 ans quand ses parents l’ont mise à la porte et non plus une adolescent­e. Elle a mené sa vie d’adulte à sa guise et elle en avait le droit. Mais qu’on soit d’accord ou pas, qu’on les trouve justes ou pas, les parents étaient en droit de refuser de l’aider et je ne pouvais que le lui confirmer.

Comment protéger nos enfants ?

Je suis les travaux de la commission d’enquête présidée par Régine Laurent et je suis estomaquée de voir qu’avant le cas de la fillette de Granby, il y avait eu d’autres cas semblables, sans que ça n’allume dans la tête des intervenan­ts de la DPJ. Il y avait même eu le décès d’un bébé en 2017 parce que le logiciel d’évaluation avait mal ciblé l’importance de son cas. Depuis quand on laisse un logiciel décider d’un pareil enjeu humain ? Mère flabbergas­tée

J’ai eu la même réaction que vous. Comment une intervenan­te qui répond aux questions d’un test informatis­é après avoir vu un enfant en piteux état peut-elle accepter les conclusion­s d’une machine qui se trompe, sans réagir ? Je n’ai qu’une réponse : il faut former différemme­nt les intervenan­t(e)s.

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