Vite un trottoir pour protéger les élèves
La coroner fait ses recommandations à la suite du décès d’une jeune fille qui a été happée à Saint-flavien
SAINT-FLAVIEN | La mort d’une élève de 11 ans, il y a deux ans, à Saint-flavien, dans Lotbinière, fauchée par un VUS alors qu’elle marchait pour revenir de l’école, a entraîné une série de recommandations de la part de la coroner. Fort de celles-ci, le maire de la municipalité espère maintenant « plus d’écoute » de la part du MTQ.
Deux ans après la mort d’anaïs Renaud, qui avait été fauchée sur la rue Principale en revenant de l’école, la coroner Géhane Kamel a remis son rapport.
Parmi ses recommandations, la coroner demande la réinstallation d’un trottoir le long de la route 271 (rue Principale), qui avait pourtant été enlevé au profit d’une bande cyclable.
« Un trottoir demeure une infrastructure qui délimite de manière plus sécuritaire la marche pour les piétons », écrit Me Kamel.
Anaïs avait été frappée par une conductrice qui avait empiété sur la bande cyclable.
« PLUS D’ÉCOUTE »
La petite localité a été ébranlée pendant plusieurs mois après l’accident du 1er mars 2018 et c’est « toute la communauté » qui a réclamé « des solutions concrètes » pour améliorer la sécurité.
Anaïs, comme beaucoup d’autres enfants, n’avait pas le droit au transport scolaire, car elle habitait à moins de 800 mètres de l’école.
Or, deux ans plus tard, le maire admet que le triste souvenir du drame est de plus en plus loin et que des actions permanentes doivent être mises en place.
« Quelques mois après, je me suis fait doubler sur une ligne pleine sur la rue Principale », déplore le maire, Normand Côté.
En ce sens, le maire attendait « avec impatience » le rapport du coroner pour légitimer ses demandes, notamment auprès du ministère des Transports, peu à l’écoute des propositions des élus.
« UN BOULEVARD »
« Il va falloir que les choses changent sur l’écoute des municipalités qui vivent avec un tronçon qui ne nous appartient pas », lance le maire.
« Ça devient un boulevard », explique le maire en parlant d’un tronçon de deux kilomètres dans le village sans aucun arrêt. Pourtant, le MTQ refuse d’ajouter un arrêt-stop ou un feu de signalisation.
« On s’oriente vers un flash clignotant. Quand je dis plus d’écoute […], faut pas attendre des tragédies », fait-il observer devant le refus du MTQ.
Le ministère affirme quant à lui s’être « activé dans ce dossier » et entend répondre positivement aux recommandations.
L’UNANIMITÉ
La recommandation faite par la coroner Kamel d’installer un nouveau trottoir fait cependant l’unanimité à Saint-flavien, comme l’ont dit les résidents rencontrés.
La mère d’un garçon de sept ans ne prend pas le risque de laisser son fils se rendre à l’école à pied, elle qui habite à quelques mètres de l’école sur la rue Principale. « Ça prendrait un trottoir », demande Joëlle.
Une autre mère disait qu’elle exigeait des places dans l’autobus scolaire pour ses enfants, même si ceux-ci habitent à moins de 800 mètres de l’école. « Je ne les faisais pas marcher ici, question de sécurité. »
Bien que la recommandation demande l’installation d’un trottoir pour l’été 2020, le maire Côté se fait réaliste, compte tenu du budget et de l’ampleur des travaux et souhaite la réalisation pour la rentrée 2021.