Le Journal de Quebec

Vite un trottoir pour protéger les élèves

La coroner fait ses recommanda­tions à la suite du décès d’une jeune fille qui a été happée à Saint-flavien

- NICOLAS SAILLANT

SAINT-FLAVIEN | La mort d’une élève de 11 ans, il y a deux ans, à Saint-flavien, dans Lotbinière, fauchée par un VUS alors qu’elle marchait pour revenir de l’école, a entraîné une série de recommanda­tions de la part de la coroner. Fort de celles-ci, le maire de la municipali­té espère maintenant « plus d’écoute » de la part du MTQ.

Deux ans après la mort d’anaïs Renaud, qui avait été fauchée sur la rue Principale en revenant de l’école, la coroner Géhane Kamel a remis son rapport.

Parmi ses recommanda­tions, la coroner demande la réinstalla­tion d’un trottoir le long de la route 271 (rue Principale), qui avait pourtant été enlevé au profit d’une bande cyclable.

« Un trottoir demeure une infrastruc­ture qui délimite de manière plus sécuritair­e la marche pour les piétons », écrit Me Kamel.

Anaïs avait été frappée par une conductric­e qui avait empiété sur la bande cyclable.

« PLUS D’ÉCOUTE »

La petite localité a été ébranlée pendant plusieurs mois après l’accident du 1er mars 2018 et c’est « toute la communauté » qui a réclamé « des solutions concrètes » pour améliorer la sécurité.

Anaïs, comme beaucoup d’autres enfants, n’avait pas le droit au transport scolaire, car elle habitait à moins de 800 mètres de l’école.

Or, deux ans plus tard, le maire admet que le triste souvenir du drame est de plus en plus loin et que des actions permanente­s doivent être mises en place.

« Quelques mois après, je me suis fait doubler sur une ligne pleine sur la rue Principale », déplore le maire, Normand Côté.

En ce sens, le maire attendait « avec impatience » le rapport du coroner pour légitimer ses demandes, notamment auprès du ministère des Transports, peu à l’écoute des propositio­ns des élus.

« UN BOULEVARD »

« Il va falloir que les choses changent sur l’écoute des municipali­tés qui vivent avec un tronçon qui ne nous appartient pas », lance le maire.

« Ça devient un boulevard », explique le maire en parlant d’un tronçon de deux kilomètres dans le village sans aucun arrêt. Pourtant, le MTQ refuse d’ajouter un arrêt-stop ou un feu de signalisat­ion.

« On s’oriente vers un flash clignotant. Quand je dis plus d’écoute […], faut pas attendre des tragédies », fait-il observer devant le refus du MTQ.

Le ministère affirme quant à lui s’être « activé dans ce dossier » et entend répondre positiveme­nt aux recommanda­tions.

L’UNANIMITÉ

La recommanda­tion faite par la coroner Kamel d’installer un nouveau trottoir fait cependant l’unanimité à Saint-flavien, comme l’ont dit les résidents rencontrés.

La mère d’un garçon de sept ans ne prend pas le risque de laisser son fils se rendre à l’école à pied, elle qui habite à quelques mètres de l’école sur la rue Principale. « Ça prendrait un trottoir », demande Joëlle.

Une autre mère disait qu’elle exigeait des places dans l’autobus scolaire pour ses enfants, même si ceux-ci habitent à moins de 800 mètres de l’école. « Je ne les faisais pas marcher ici, question de sécurité. »

Bien que la recommanda­tion demande l’installati­on d’un trottoir pour l’été 2020, le maire Côté se fait réaliste, compte tenu du budget et de l’ampleur des travaux et souhaite la réalisatio­n pour la rentrée 2021.

 ?? PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ET D’ARCHIVES ?? La cohabitati­on est difficile entre les piétons et les véhicules à l’endroit où une croix a été plantée en mémoire d’anaïs Renaud ( en médaillon), happée mortelleme­nt le 1er mars 2018, sur la rue Principale.
PHOTOS JEAN-FRANÇOIS DESGAGNÉS ET D’ARCHIVES La cohabitati­on est difficile entre les piétons et les véhicules à l’endroit où une croix a été plantée en mémoire d’anaïs Renaud ( en médaillon), happée mortelleme­nt le 1er mars 2018, sur la rue Principale.

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