Le Journal de Quebec

Père au comporteme­nt sordide reconnu coupable

- KATHLEEN FRENETTE

Pendant une quinzaine d’années, un résident de Neuville a agressé sexuelleme­nt sa fille et sa belle-fille, conseillan­t même à son propre fils d’avoir une relation sexuelle avec sa petite soeur.

Hier, alors que le juge Pierre Rousseau a rendu son jugement, plusieurs personnes sont sorties, dégoûtées par le résumé des témoignage­s entendus lors du procès.

Dans la salle, l’accusé, un homme de 77 ans dont on doit taire l’identité pour protéger celle de ses victimes, était assis dans la première rangée.

Non loin de lui, son fils venu le soutenir était présent et, tout à l’opposé, les deux femmes qui ont trouvé le courage de dénoncer les agressions dont elles ont été victimes.

SECRETS

Entre 1972 et 1987, alors qu’elles étaient à peine âgées de neuf ans au début des sévices, les petites ont fait les frais de l’appétit sexuel vorace de l’accusé, qui vivait aux crochets de la société.

Les gestes posés « sous le sceau du secret », ont débuté par des attoucheme­nts, puis se sont concrétisé­s en relations sexuelles complètes pour l’une d’entre elles.

Pour l’autre, la relation sexuelle, c’est avec son frère qu’elle l’a eue après que leur père les avait surpris « à faire des choses dans le bain ».

« L’homme a alors empoigné les enfants par le bras et leur a dit d’aller finir ce qu’ils avaient à faire dans la chambre. C’est à cette occasion que le fils de l’accusé a eu une relation sexuelle anale avec sa soeur à la demande de l’accusé », a mentionné le magistrat.

VICTIMES CRÉDIBLES

Dans le cadre du procès, si, parfois, les deux femmes qui racontaien­t leur enfance saccagée se sont légèrement contredite­s, le président du Tribunal a rappelé que plusieurs dizaines d’années s’étaient écoulées depuis les gestes et que cela n’affectait « en rien leur crédibilit­é ».

Au cours de son témoignage, l’accusé a quant à lui tenté de noircir l’histoire de celles qu’il a « reniées suite aux fausses accusation­s » en niant les faits survenus lorsque les filles n’étaient que des enfants, mais en inventant une histoire alors qu’elles étaient adultes.

« Il en a traité une d’agrès en disant qu’elle n’était pas très scrupuleus­e et que s’il avait couché avec elle contre la somme de 100 $, c’est parce que c’était la plus proche. Sa conjointe, quant à elle, a dit qu’elle aimait mieux qu’il couche avec sa fille plutôt qu’avec une prostituée », a rappelé le juge, qui n’a accordé à l’accusé et à sa conjointe aucune crédibilit­é.

Le septuagéna­ire reviendra devant la Cour le 25 mars prochain pour les observatio­ns sur la peine. La procureure, Me Valérie Lahaie, a déjà fait savoir que lors de cette journée, les deux victimes vont témoigner sur les nombreuses conséquenc­es que ces crimes sexuels ont eues sur elles.

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