Une femme craint que son ex soit libéré cet été
Il avait planifié de la tuer pour avoir la garde de son fils
SAGUENAY | Jimmy Bouchard, un individu du Lac-saint-jean qui purge une peine de prison pour avoir planifié le meurtre de son exconjointe, sera bientôt admissible à une libération conditionnelle totale.
Sa victime, Johanne Bérubé, est terrorisée à l’idée que celui qui a voulu la faire liquider puisse sortir de prison. « Je me demande s’il ne serait pas mieux dans mon cas de disparaître, de changer de nom, de sortir de la région », a raconté la mère de famille de Saguenay, hier.
De 2013 à 2016, Jimmy Bouchard a planifié l’assassinat de son ex-femme pour obtenir la garde exclusive de leur fils.
Il a aussi fabriqué des explosifs dans le but d’éliminer sa victime. L’homme s’est fait prendre la main dans le sac en 2016 après avoir tenté de retenir les services d’un tueur à gages qui, dans les faits, était un agent d’infiltration.
RISQUE DE RÉCIDIVE
Dans une décision qu’il a rendue en mai 2019, le juge Jean Hudon écrivait que « le tribunal est en mesure, après analyse de la preuve, de conclure que le risque de récidive est très présent ».
La femme est convaincue que son bourreau fera tout pour arriver à ses fins. Le connaissant depuis plusieurs années, elle estime qu’il ne changera pas et qu’il n’a pas cheminé depuis qu’il est derrière les verrous. « Je crois qu’il a encore les mêmes intentions. Cependant, il va arriver avec une manière détournée et un plan mieux préparé », a dit Mme Bérubé.
Détenu depuis son arrestation, l’individu de 43 ans de Saint-stanislas, au LacSaint-jean, sera admissible à une libération conditionnelle totale le 16 juin prochain. L’audition de la cause est prévue en mai prochain selon une lettre qu’a reçue Johanne Bérubé en milieu de semaine de la part de la Commission des libérations conditionnelles du Canada (CLCC).
FUITE
Si la CLCC accorde une libération conditionnelle totale à Jimmy Bouchard, son ex-conjointe croit que la seule issue pour elle afin de rester en vie sera la fuite. « Je suis en train de me positionner sur l’éventualité de devoir me retirer de la région, alors que c’est lui qui commet des gestes inappropriés, a poursuivi Johanne Bérubé. C’est une grosse décision. Après s’être retiré, il faut faire le deuil de tout ce que l’on a déjà été dans notre vie. »
Mme Bérubé demande de l’aide aux gouvernements provincial et fédéral. Elle a écrit à la ministre québécoise de la Justice, Sonia Lebel, et à son homologue fédéral, David Lametti, pour leur faire part de son désespoir. « Tu peux mourir physiquement et l’autre, c’est un meurtre psychique. Que tu sois obligée de quitter ton milieu de vie pour penser à ta survie et celle de tes enfants », a déploré la femme de Saguenay.