Le Journal de Quebec

Anglade-cusson, scénario rêvé de la CAQ

- ANTOINE ROBITAILLE e Blogueur au Journal c antoine.robitaille@quebecorme­dia.com

Ce sera Dominique Anglade contre Alexandre Cusson.

Aucun autre candidat ne s’est finalement manifesté. Il ou elle avait jusqu’à hier pour se joindre à la course à la direction du PLQ post-couillard.

« Pop », on peut imaginer qu’à la permanence de la CAQ, on a sabré le champagne hier. C’est le scénario qu’on souhaitait.

Pour l’instant, aucun des deux candidats libéraux n’a démontré avoir l’étoffe des chefs inspirants laissant immédiatem­ent entrevoir une possibilit­é de succès au prochain rendez-vous électoral. Les sceptiques seront peut-être confondus.

Pour la CAQ, ce duo rouge, aussi fade soitil, n’est pas une garantie absolue de succès (y en a-t-il en démocratie ?). Mais la probabilit­é d’une défaite en 2022 est tout de même réduite.

ANGOISSE

Au PLQ, ouvertemen­t, on dira qu’il n’y a rien de mieux que d’être sous-estimé.

Mais en coulisse, on angoisse. Le parti n’a plus de sièges à l’assemblée nationale à l’est d’anjou. Il s’est pratiqueme­nt vidé de ses membres. Une candidatur­e forte et inspirante aurait permis de ragaillard­ir la formation.

En plus, la course s’annonce extrêmemen­t terne. J’en conviens, l’exercice n’est pas un divertisse­ment à suivre la main dans un sac de pop-corn.

Tout de même, une course à la chefferie devrait attirer l’attention des électeurs et, pour ce faire, mettre en avant des visions, des idées contrastée­s. Les cinq débats prévus entre Anglade et Cusson nous surprendro­nt peut-être.

Mais pour l’instant, tout ce que l’on entrevoit, ce sont des échanges polis sur des idées vagues et consensuel­les.

Les deux aspirants-chefs jouent par exemple des cartes vertes. Mme Anglade avec un « Pacte économique pour le climat » comprenant un plan de mobilité durable. M. Cusson, lui, s’engage à mieux relier les régions avec le transport en commun.

Les échanges polis, il faut dire, c’est une habitude chez les libéraux : souvenons-nous de la course Couillard-bachand-moreau de 2013, qui n’avait suscité que peu d’intérêt.

La prestance de Philippe Couillard, son côté manifestem­ent premier-ministrabl­e, avait toutefois donné à l’exercice un aspect crédible. Quelques attaques de Raymond Bachand sur les amitiés douteuses de Couillard avaient pimenté les échanges. Mais en définitive, celles-ci auront nui à l’ancien ministre des Finances. Le PLQ n’aime pas la chicane (du moins sur scène).

POLI

Ainsi, même s’il est affreuseme­nt en retard par rapport à sa rivale, il ne faut pas s’attendre à ce qu’alexandre Cusson, un garçon poli, déclenche des attaques dures contre son adversaire.

Il y aurait matière pourtant, même si

Mme Anglade s’impose jusqu’à maintenant comme une élève modèle et infatigabl­e, ayant plein d’appuis au caucus.

Le camp Cusson est tenté de lui faire le coup que les Couillard et Moreau ont opéré en sous-main à Bachand : la définir comme une « non-libérale ». Certains pro-cusson ont testé l’argument déjà. L’ancien ministre Christos Sirros rappelait en janvier que

Mme Anglade a été présidente de la CAQ. Par conséquent, à ses yeux, elle ne pouvait être réellement « progressis­te ». « Je ne veux pas que le Parti libéral devienne une sorte de CAQ light ! » s’était-il inquiété.

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Même s’il est affreuseme­nt en retard par rapport à sa rivale, il ne faut pas s’attendre à ce qu’alexandre Cusson, un garçon poli, déclenche des attaques dures contre son adversaire.
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