Anglade-cusson, scénario rêvé de la CAQ
Ce sera Dominique Anglade contre Alexandre Cusson.
Aucun autre candidat ne s’est finalement manifesté. Il ou elle avait jusqu’à hier pour se joindre à la course à la direction du PLQ post-couillard.
« Pop », on peut imaginer qu’à la permanence de la CAQ, on a sabré le champagne hier. C’est le scénario qu’on souhaitait.
Pour l’instant, aucun des deux candidats libéraux n’a démontré avoir l’étoffe des chefs inspirants laissant immédiatement entrevoir une possibilité de succès au prochain rendez-vous électoral. Les sceptiques seront peut-être confondus.
Pour la CAQ, ce duo rouge, aussi fade soitil, n’est pas une garantie absolue de succès (y en a-t-il en démocratie ?). Mais la probabilité d’une défaite en 2022 est tout de même réduite.
ANGOISSE
Au PLQ, ouvertement, on dira qu’il n’y a rien de mieux que d’être sous-estimé.
Mais en coulisse, on angoisse. Le parti n’a plus de sièges à l’assemblée nationale à l’est d’anjou. Il s’est pratiquement vidé de ses membres. Une candidature forte et inspirante aurait permis de ragaillardir la formation.
En plus, la course s’annonce extrêmement terne. J’en conviens, l’exercice n’est pas un divertissement à suivre la main dans un sac de pop-corn.
Tout de même, une course à la chefferie devrait attirer l’attention des électeurs et, pour ce faire, mettre en avant des visions, des idées contrastées. Les cinq débats prévus entre Anglade et Cusson nous surprendront peut-être.
Mais pour l’instant, tout ce que l’on entrevoit, ce sont des échanges polis sur des idées vagues et consensuelles.
Les deux aspirants-chefs jouent par exemple des cartes vertes. Mme Anglade avec un « Pacte économique pour le climat » comprenant un plan de mobilité durable. M. Cusson, lui, s’engage à mieux relier les régions avec le transport en commun.
Les échanges polis, il faut dire, c’est une habitude chez les libéraux : souvenons-nous de la course Couillard-bachand-moreau de 2013, qui n’avait suscité que peu d’intérêt.
La prestance de Philippe Couillard, son côté manifestement premier-ministrable, avait toutefois donné à l’exercice un aspect crédible. Quelques attaques de Raymond Bachand sur les amitiés douteuses de Couillard avaient pimenté les échanges. Mais en définitive, celles-ci auront nui à l’ancien ministre des Finances. Le PLQ n’aime pas la chicane (du moins sur scène).
POLI
Ainsi, même s’il est affreusement en retard par rapport à sa rivale, il ne faut pas s’attendre à ce qu’alexandre Cusson, un garçon poli, déclenche des attaques dures contre son adversaire.
Il y aurait matière pourtant, même si
Mme Anglade s’impose jusqu’à maintenant comme une élève modèle et infatigable, ayant plein d’appuis au caucus.
Le camp Cusson est tenté de lui faire le coup que les Couillard et Moreau ont opéré en sous-main à Bachand : la définir comme une « non-libérale ». Certains pro-cusson ont testé l’argument déjà. L’ancien ministre Christos Sirros rappelait en janvier que
Mme Anglade a été présidente de la CAQ. Par conséquent, à ses yeux, elle ne pouvait être réellement « progressiste ». « Je ne veux pas que le Parti libéral devienne une sorte de CAQ light ! » s’était-il inquiété.