Une industrie d’hommes à 90 %
Le nombre de femmes en construction a beau avoir explosé d’un spectaculaire 39 % en 10 ans, de 20 900 à 29 000, l’industrie est toujours dominée à 90 %... par les hommes.
« On voit de plus en plus de femmes. On aime ça. On sent qu’il y a un mouvement. Cela dit, est-ce que c’est parfait ? La réponse, c’est non », admet sans détour Guillaume Houle, porte-parole de l’association de la construction du Québec (ACQ).
« Les chiffres sur la place des femmes sur les chantiers de construction peuvent paraître modestes. Il faut savoir que l’industrie part de loin », analyse le porte-parole de la Commission de la construction du Québec (CCQ), Pascal Gingras.
90 % D’HOMMES
Au Québec, ces 10 dernières années, le nombre de femmes dont l’activité principale est la construction, la réparation et la rénovation d’immeubles et d’ouvrages de génie civil a bondi de 8100, ou 39 %, de 20 900, en 2009, à 29 000, en 2019, selon Statistique Canada.
Mais l’arbre qui cache la forêt, c’est que durant cette période la portion de femmes qui travaillent dans l’industrie de la construction n’a à peu près pas bougé, de 10 %… à 11 %.
À l’association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec (APCHQ), on aimerait que les ingénieures, designers, technologues en bâtiment, architectes, entrepreneures soient mieux reconnues.
AVANCÉES
« Beaucoup de femmes occupent ces fonctions et nous croyons qu’elles devraient être reconnues comme faisant partie à part entière de notre industrie », insiste la conseillère en communications de L’APCHQ, Émilie Hermitte.
Du côté de la Commission de la construction du Québec, on souligne le chemin parcouru en montrant que le nombre de femmes sur les chantiers a plus que doublé en 10 ans, de 1735 en 2009, à plus de 4300 l’an dernier.
On ajoute que les nouvelles travailleuses qui ont intégré l’industrie ont quadruplé, passant de 298 à plus de 1200. On salue également le fait que le nombre d’employeurs embauchant des femmes de métier a crû, passant de 1623, en 2009, à plus de 3100, l’an dernier.