La chute du tourisme nous coûtera cher
On prévoit un manque à gagner de milliards de dollars
La crise sanitaire du coronavirus et la chute du nombre de touristes internationaux au pays auront des conséquences majeures sur l’économie canadienne, confirme la ministre du Développement économique, Mélanie Joly.
À titre d’exemple, soutient-elle, le nombre de touristes chinois a diminué de pas moins de 17,5 % au cours des deux derniers mois. « C’est là une conséquence directe du coronavirus. Résultat : nos liaisons aériennes avec la Chine ont diminué de 60 % et les ventes dans les boutiques hors taxes de l’aéroport de Vancouver ont chuté de 50 %. »
D’IMPORTANTES PERTES
À ce rythme, pour les six premiers mois de 2020, Ottawa s’attend à un manque à gagner de 550 M$, ou un peu plus du quart des 2 milliards $ de recettes touristiques que le Canada tire annuellement du seul tourisme chinois.
Le manque à gagner risque d’être bien pire lorsque l’on saura prendre la pleine mesure des baisses du nombre de touristes provenant en outre de France, de
Grande-bretagne et des États-unis. En 2019, le Canada a enregistré un record de 22,1 millions de visiteurs.
L’industrie des réunions et congrès est aussi durement frappée. Par exemple, le Palais des congrès de Montréal a enregistré hier sa troisième annulation en une semaine. Avec le tourisme, le secteur de l’énergie est le plus vulnérable aux conséquences du COVID-19.
À TEMPS POUR LE BUDGET
L’ampleur des pertes anticipées est telle qu’ottawa travaillerait déjà au meilleur moyen d’aider les entreprises affectées. En entrevue, la ministre Joly a soutenu que des mesures pourraient être annoncées aussi rapidement que dans le prochain budget fédéral.
« Oui, a-t-elle dit. Cela fait partie des scénarios envisagés. » Également responsable du Tourisme, la députée affirme réfléchir à la possibilité que les sommes investies normalement à l’attraction de touristes étrangers soient exceptionnellement redirigées cette année.
« Nous avons le plus beau pays du monde. Nous pourrions inviter les Canadiens à le visiter. En nous serrant les coudes, j’ai confiance qu’on pourra passer à travers [de cette crise]. »